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Droits de l'Homme : Alger récuse le rapport américain

par Yazid Alilat

S'il a été conciliant, voire complice des atrocités sionistes commises contre la population de Ghaza, entre juin et juillet 2014, pendant le mois de Ramadhan, le département d'Etat américain a, une fois encore, dressé un tableau peu avenant des droits de l'Homme dans les pays en développement, notamment en Algérie.

Le rapport 2014 du département d'Etat focalise, en particulier, son chapitre de 37 pages sur les droits de l'Homme, en Algérie, sur les restrictions à la liberté de réunion, les arrestations massives et arbitraires de manifestants, la partialité de la justice, «l'impunité» contre les éléments des forces de l'ordre accusés de brutalité, lors de dispersion de manifestations, et l'utilisation excessive de la détention provisoire? même à l'encontre de terroristes.

Le rapport US, sur la situation des droits de l'Homme, dans le monde, en 2014, rendu public le 25 juin dernier, avec 4 mois de retard, classe en fait l'Algérie parmi les pays où les libertés sont très réduites. Cela va des arrestations arbitraires et l'usage excessif de la force publique contre les manifestations pacifiques, les allégations de cas de torture, des critiques contre le gouvernement coupable, selon le rapport, de ne pas enquêter et de poursuivre les responsables des forces de sécurité, pour les cas de violations commises sur des Algériens qui luttent pour la liberté d'expression et d'opinion, l'impunité des policiers et autres agents de la sécurité, dans leurs missions. Le même rapport revient, également, sur la situation sécuritaire et revient sur le rapt et l'assassinat du ressortissant français Hervé Gourdel par un groupe terroriste affilié à Daech. La situation précaire dans les prisons algériennes (65.000 détenus pour 142 prisons), surpeuplées, l'usage excessif de la détention provisoire, la situation explosive dans la vallée du M'zab ainsi que la liberté de culte et le respect des libertés sont, également, relevés dans ce rapport.

Pour autant, l'Algérie, à travers un communiqué du ministère des Affaires étrangères, récuse, dans le fond et dans le détail, ce rapport, qu'elle estime être «une inclination bureaucratique portée sur la reproduction mécanique de stéréotypes », « d'appréciations partiales » et « conclusions simplistes ».

La réaction algérienne, tardive, s'il en est, par rapport à la date de diffusion de ce rapport, estime en fait, que le rapport US sur les droits de l'Homme en Algérie, comporte plusieurs erreurs et une partialité de jugement, par rapport à l'ensemble des droits de l'Homme, dans le monde, en particulier dans certaines régions, que ce rapport ne relève pas.

ETONNEMENT AU DEPARTEMENT DE LAMAMRA

Ainsi, le MAE souligne que « s'il fallait une seule preuve des erreurs de jugement et des outrances qui disqualifient, irrémédiablement, ledit -rapport-, elle se trouve dans l'esquisse d'une équation d'égalité entre l'action légitime de l'Etat national et la folie meurtrière de groupes terroristes ».

Mais, poursuit le communiqué, « dans la monstrueuse allégation que comporte le fait de rendre compte des résultats remarquables des opérations contre-terroristes courageuses, menées en toute transparence, par l'Armée nationale populaire, sous le titre mystificateur de privation arbitraire et illégale du droit à la vie ».

Et puis, ajoute le ministère, « l'esprit négatif de critique qui ôte toute crédibilité à la quasi-totalité de la teneur de ce rapport, en ce qui concerne l'Algérie contraste, si manifestement, avec l'équilibrisme qui caractérise les parties relatives à la Palestine et au Sahara Occidental, alors même que s'agissant de deux situations d'occupation illégale et de violation du droit fondamental des deux peuples à l'autodétermination, les responsabilités d'Etat membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, auraient dû se traduire par un engagement ferme et actif en faveur d'une protection et d'une promotion, plus effectives, des droits de l'Homme, au bénéfice des deux peuples ».

En fait, et à « l'évidence, note le ministère, la cause des droits de l'Homme ne peut pas relever d'un exercice saisonnier. Il s'agit d'une oeuvre de longue haleine qui consolide des acquis et s'ouvre, sans cesse, de nouvelles perspectives ». « C'est cette approche que l'Algérie s'emploie à développer dans ses interactions avec ses partenaires internationaux, y compris dans le cadre du dialogue stratégique qu'elle entretient avec les Etats-Unis d'Amérique, autour de valeurs référentielles et de principes ancrés dans le respect mutuel et l'équilibre des intérêts », poursuit le communiqué du ministère des Affaires étrangères. Et, à la fin, le ministère renvoie le rapport US à un simple exercice d'un pays sur ses perceptions de la situation des droits de l'Homme, dans le monde, et qui n'engage que lui, et ne reflète que sa propre perception des choses, et que « la Communauté internationale est, en l'occurrence, loin de reconnaître une quelconque mission de juge universel des droits de l'Homme ».