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La protesta fait tache d'huile, au sein des travailleurs de la Société
d'exploitation des tramways (Setram). Les seuls qui ont, légèrement, temporisé
face à cette vague de contestation, les traminots de Constantine ont rejoint,
avant-hier, dans la soirée, le mouvement de grève déclenché par les employés de
la Setram Alger, le samedi 4 juillet, suivi par Oran le 5 juillet. Ces derniers
ont, entre-temps, repris le travail.
Les travailleurs de la Setram de Constantine ont, donc, déclenché un mouvement de grève « illimité » pour les mêmes motifs ou revendications avancées par leurs collègues d'Alger et d'Oran, en l'occurrence : réclamer « une meilleure organisation du travail et une amélioration des salaires, notamment l'octroi des primes, sans discrimination et signature de la convention collective ». En bref, nos interlocuteurs parmi les travailleurs que nous avons réussi à joindre, hier, nous ont exprimé leur profonde déception, « trop d'injustice », répétaient-ils. Climat délétère, malaise social, tensions syndicales? la jeune société Setram est placée dans un tourbillon qui risque, tout simplement de la souffler. Secouées par un énième conflit socioprofessionnel, les relations entre syndicalistes et l'administration de la Setram sont au plus bas niveau. D'ailleurs, ce mouvement de protestation est, fortement, soutenu par la Centrale syndicale et la Fédération des transports (UGTA). Hier, un service minimum était assuré par les grévistes (conducteurs, contrôleurs, guichetiers et agents maîtrise) sur la seule ligne opérationnelle entre le stade Benabdelmalek, au centre-ville, et la cité Zouaghi-Slimane. En guise de service minimum, quatre rames étaient en circulation, en ce premier jour de grève, sur la ligne indiquée durant la journée, et les grévistes se concertaient autour de l'option du maintien ou non du service minimum dans la soirée. Ce débrayage, le second après celui de novembre 2014, pénalise des centaines d'usagers pris au dépourvu, a-t-on pu constater hier. Tous les usagers déplorent le fait que ce mouvement ait été déclenché, durant les derniers jours du Ramadhan, propice aux déplacements des familles pour les achats de l'Aïd. En tout cas, dans la soirée ou dans la journée, les nerfs des usagers ont été mis à rude épreuve, en cette période de jeûne et de canicule. Personne parmi les usagers n'a trouvé de circonstances « atténuantes » pour les grévistes. « Ils devraient remercier Dieu d'avoir un travail », « ils doivent veiller sur leur gagne-pain au lieu de suivre les appels des sirènes », « la grève, pourquoi ? Ils étaient nombreux à courir à droite et à gauche, à chercher du piston pour décrocher ces postes et, aujourd'hui, ils trouvent le moyen de faire la grève !? ». Ce sont là des remarques faites à haute voix par les usagers qui attendaient, sous une chaleur étouffante, l'arrivée d'une rame assurée par le service minimum. Pour rappel, le débrayage des agents de terrain (conducteurs, agents de contrôle et agents de guichets) de la Société d'exploitation de tramways (Setram) est entrée hier (lundi) dans son troisième jour, sans qu'une solution ne soit dégagée pour mettre fin à ce mouvement de grève. Tous les guichets se trouvant dans les stations du tramway d'Alger étaient clos, ce lundi 6 juillet. Lors du premier jour de la grève, Setram a annoncé dans un communiqué que « le tramway d'Alger connaît une perturbation du trafic, suite à un arrêt de travail collectif et concerté, observé illicitement par une partie du personnel ». Du côté de la direction de Constantine, on a, vainement, tenté hier d'avoir sa réaction, face à ce mouvement de grève. En tout cas, le trafic du tramway a été paralysé. « Nos délégués vont rencontrer les responsables de Setram, ce lundi, à la direction de la wilaya d'Alger et on espère un bon dénouement », ont souhaité des travailleurs de Setram. Il semble que le dialogue manque, affreusement, dans les relations entre les parties en conflit. |
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