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Dans la foulée du lancement du chantier de réalisation de l'usine pétrochimique d'urée et d'ammoniac (AOA), ce qui semblait n'être qu'une simple crainte sans fondement, s'est avéré par la suite un souci bien réel pour les habitants de Mers El Hadjadj, condamnés désormais à vivre avec ce complexe qui n'a pas ramené que de l'emploi, mais bien au contraire. Depuis un bon bout de temps, les émanations d'urée bien senties par les habitants provenant de l'usine plantée dans la plus proche proximité des groupements d'habitations ont, certains jours, causé des difficultés respiratoires à plus d'une personne, notamment les asthmatiques dont quelques uns ont été évacués vers les services d'urgence médicale. Une odeur étouffante, piquante, sentant l'urine, a été ressentie par toute la population locale surtout que, ce jour-là, le vent soufflait fortement du nord vers le sud, c'est-à-dire que les rejets dégagés, au lieu de se dissiper au large, revenaient sur le village, couvrant d'un halo toute l'atmosphère avoisinante. Actuellement, c'est le sujet de discussion numéro un dans cette localité où nombreux sont ceux qui veulent être rassurés sur cette proximité bien encombrante. « En plus du bruit infernal des sifflements des chaudières qui empêche le sommeil durant la nuit, voilà maintenant les émanations toxiques qui constituent un réel danger sanitaire pour les riverains » ; c'est le constat amer partagé par le plus grand nombre. Les habitants affirment avoir des difficultés de rentrer en contact avec la direction, pour demander de plus amples éclaircissements sur le sujet et surtout pour apaiser les esprits. « Même au niveau de l'APC, le numéro de téléphone de l'usine demeure introuvable », assure un riverain. Situé en prolongement de la zone pétrochimique d'Arzew, le complexe en question, fruit d'un consortium algéro-omanais, qui est entré en service durant l'année en cours, occupe une superficie de 75 hectares. Lancée en 2008 pour un montant de 2.6 milliards de dollars, cette usine relevant de la société « Aljazairia El Omania lil Asmida » (AOA) produit de l'ammoniac converti à l'urée pour une capacité de 2.4 millions de tonnes. Deux quais avec pied dans l'eau ont été également réalisés pour les besoins du chargement maritime d'une capacité de chargement de 2 cargaisons simultanées à la fois de 60 000 tonnes d'urée et de 30 000 tonnes d'ammoniac. Même si les retombées sur le plan du développement, directement et indirectement, sont de tout bénéfice sur le plan local, les habitants insistent sur la nécessité de la prise en charge du problème des émanations et des bruits et surtout, l'ouverture d'un canal d'écoute des citoyens. |
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