Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

MAGHNIA: Les ânes menacent la sécurité des automobilistes

par Khaled Boumediene



Depuis le début du mois de ce Ramadan, la route RN 7 reliant Maghnia à Marsat Ben M'hidi (60 kilomètres), est envahie par des troupeaux d'ânes qui viennent traverser ou divaguer sur la chaussée, et sont à l'origine de nombreux accidents de la route. Selon des sources concordantes, pas moins de quatre accidents nocturnes se sont produits après la rupture du jeûne (El Ftour), à cause de ces baudets laissés à l'abandon. Le plus insolite s'est produit vendredi dernier au lieu-dit Sellam dans la commune de Souani (daïra de Bab El-Assa).

Quatre bêtes, qui erraient le long de la route, ont provoqué une collision avec trois véhicules roulant dans le sens Marsat Ben M'hidi-Maghnia. Deux automobilistes ont été tués et trois autres personnes ont été blessées. Les tôles des trois voitures ont été fortement endommagées. Ce nouveau phénomène a déclenché la crainte des habitants de toute la bande frontalière qui craignent beaucoup pour leur vie. « La population des ânes est en forte hausse. Ces bêtes causent d'importants dégâts aux automobilistes qui ne les voient pas quand ils roulent pendant la nuit et les heurtent de plein fouet. Car la route n'est non seulement pas éclairée, mais elle est en cours de travaux d'élargissement, surtout que ces bêtes ne sont pas visibles la nuit. A n'importe quel moment de la nuit, on peut être surpris par ces ânes qui sèment la pagaille sur cette route, et ne sont même pas gardés dans leur enclos. Les localités qui connaissent le plus ce phénomène sont Souani, Bab El-Assa, Sidi-Boudjenane et Chebikia, car de nombreux contrebandiers venant d'horizons lointains se sont installés avec leurs équidés dans des baraquements au voisinage de ces agglomérations situées à proximité avec le territoire marocain, qui font d'elles des localités tournantes du trabendo», décrit un habitant de Sidi-Boudjenane. Depuis que les services de sécurité ont verrouillé les frontières pour lutter contre la contrebande en creusant des fossés, et en renforçant les contrôles, les ânes sont devenus le seul moyen pour franchir la frontière. Chargés de bidons, ils sont des centaines à traverser quotidiennement, dès le coucher du soleil, champs d'oliviers et reliefs escarpés pour assurer le transport du carburant vers le pays voisin.

Ainsi, la multiplication d'ânes, si elle fait le plaisir des contrebandiers, fait également le malheur des usagers de la route et est à l'origine de nombreux accidents de la route. « Personne ne bouge le doigt pour éradiquer ce phénomène. Pourtant, beaucoup de personnes meurent dans ces accidents spectaculaires. « Nous souhaitons que les autorités locales de cette région prennent eux aussi des mesures pour éviter que ces bêtes, qui traînent le long de cette route frontalière très fréquentée par les estivants, continuent à provoquer ce genre d'accidents dramatiques. On peut quand même mener une vaste opération coup de poing pour freiner l'errance de ces bêtes et contrôler les nouveaux résidents de ces agglomérations très proches des frontières. On peut aussi installer, pourquoi pas, aux endroits de forte population d'ânes, des clôtures en barbelé pour sécuriser les automobilistes », ajoute un chauffeur de car qui emprunte quotidiennement cet axe routier frontalier.