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Un chercheur local qui s'intéresse à l'histoire de la ville côtière de
Ténès, distante d'une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya de
Chlef, M. Marwane Safta en l'occurrence, a déclaré hier dans une conférence de
presse tenue à Constantine que «la tradition orale de la ville de Ténès raconte
que cette ville abritait quatre-vingt-dix-neuf oualis (saints hommes) et le
centième était représenté par Lalla Aziza, cette héroïne locale à laquelle la
population de Ténès voue encore une véritable vénération.
Malheureusement, cette sorte de Lalla Fadhma N'soumer avant la lettre, dont la population de Tenès ne cesse de raconter la geste jusqu'à ce jour, n'a pas vécu longtemps puisqu'elle serait morte, terrassée par la maladie de l'asthme, à un âge assez précoce (20 ou 21 ans), non sans s'être distinguée de façon héroïque, en éventant le complot fomenté par un commerçant juif de la ville, lequel complot, s'il avait réussi, aurait fait tomber Ténès entre les mains des Espagnols qui la convoitaient. «Il fallait donc, ont considéré les conférenciers, donner à cette figure historique très appréciée par la population locale, méconnue ailleurs, toute sa place dans l'histoire de la ville et de la région». Cette histoire de Lalla Aziza se déroule en 1494 au moment du reflux des musulmans d'Andalousie, chassés par la Reconquista espagnole, vient d'être portée au théâtre par la Compagnie culturelle et artistique «Les Amis de l'Art» de Chlef. La troupe théâtrale de la compagnie donnera sur les planches du théâtre régional de Constantine, trois représentations de la pièce à partir de 22h30, au cours des soirées des 5, 6 et 7 juillet en cours. Notons que ce texte a été retenu par la commission nationale de lecture de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015». Et c'est dans cette perspective que les animateurs de la Compagnie Les Amis de l'Art ont donné hier au siège du TRC une conférence de presse pour présenter la pièce et la compagnie elle-même qui a 9 ans d'existence. «Compte tenu de la désaffection populaire que connaît actuellement le 4e art, commença M. Missoum Laroussi, président de la coopérative et metteur en scène de la pièce, nous visons à inculquer d'abord l'amour de cet art qui reflète la vie à nos jeunes comédiens en les incitant à faire de leur mieux pour communiquer cet amour au public et en même temps faire connaître l'histoire de notre région, de ses hommes historiques, au public constantinois». Producteur à la radio locale de Chlef, M. Abdelkrim El Houari, qui a écrit la pièce «Lalla Aziza», a enchaîné en disant que «c'est une histoire vraiment passionnante qui a été rendue plus esthétique par le destin tragique de son héroïne qui meurt alors que son père, le sultan Merouane El-Bahri, venait de lui acheter les bijoux composant son trousseau de mariage. Et ces bijoux n'ont été découverts que récemment, en 2005, au cours des travaux de creusement qui se sont déroulés autour de la mosquée qui porte actuellement son nom à Ténès. Ce qui l'a rendue encore plus vénérable aux yeux de la population de cette ville de Tenès». Sur le plan technique, l'oeuvre théâtrale est exécutée par 19 artistes dont l'âge varie entre 9 et 64 ans, parmi eux un artiste handicapé (muet) qui, disent les animateurs, joue son rôle d'une façon talentueuse. Et ils termineront en donnant rendez-vous au public au cours de la soirée du 5 juillet pour apprécier cette histoire et recueillir ses critiques. |
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