|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Après la frénésie du panier et les vêtements de l'Aid des premiers jours
du mois de ramadhan, la dernière décade est comme chaque année consacrée à la
préparation des gâteaux. Tradition oblige, les familles ne peuvent se passer de
quelques variétés de gâteaux traditionnels, modernes ou orientaux pour la fête
de l'Aïd El Fitr. Les magasins des fruits secs et des ingrédients pour gâteaux,
sis au boulevard Mascara et au marché populaire de M'dina Jedida enregistrent
ces derniers jours une grande affluence. Les ménagères ont commencé à faire les
achats de fruits secs, farine, miel et autres ingrédients qui composeront la
pâte. Là aussi, l'on remarque que les prix sont assez élevés. « La cacahuète
constitue la moitié de la demande des consommateurs en raison de son prix
permettant à la majorité des ménages de s'en procurer et de l'utiliser dans
toutes les variétés de gâteaux, même ceux qui comportent des ingrédients essentiels,
comme la pistache, les noix et les amandes, a déclaré un vendeur. Mais, même
les cacahuètes ont connu une hausse. Elles sont à 350 dinars voir 400 dinars le
kilo. «La princesse amande», maîtresse de tous les gâteaux traditionnels, coûte
1.200 dinars non émondée et entre 1.400 et 1.600 dinars le kilo émondée, selon
la qualité. Les pistaches tiennent le haut du pavé avec «pas moins de 2.400
DA/kg voir 2.800 dinars, tandis que les noisettes et les noix sont proposées à
2.200DA/kg. Les fruits secs ont connu une hausse entre 10 et 15% et les
arachides de 10%. La FAO a signalé dans son rapport la baisse des prix de
certains produits que nous importons, mais chez nous ils grimpent toujours.
Tous ces produits vont en harmonie avec divers autres ingrédients indispensables
pour satisfaire nos papilles gustatives. Le sucre, la farine, la margarine le
miel entre autres. Nombre de ménagères ont ainsi fait part de leur inquiétude
surtout que ces prix sont susceptibles d'augmenter au fur et à mesure que les
jours passent. Devant la cherté de ses produits, certaines familles oranaises
préfèrent la préparation de gâteaux traditionnels sans arachides, comme (le
kaak, makroud, griouech, torno et ghribia). Toutefois à Oran, à l'instar des
autres villes du pays, les marchés se parent pour chaque circonstance et les
commerçants adaptent leurs étalages de manière synchronique. Le visiteur
occasionnel n'identifie pas uniquement l'événement à travers un constat de
visu. Son odorat devance souvent sa vue. Que ce soit à M'dina Jedida, la
Bastille ou autre, les prémices des fêtes ont de tout temps constitué
l'essentiel de l'ambiance des marchés.
ENTRE PREPARATION MAISON ET «COMMANDE» Certes, des coutumes ont tendance à être ignorées, mais elles demeurent, en revanche, toujours présentes chez une minorité. A ce titre, au moment où certaines mères de familles restent encore à cheval sur les traditions, a l'approche de l'Aïd, certaines familles préfèrent acheter les gâteaux. C'est la solution facile pour les femmes qui travaillent et qui n'ont pas de temps. Certaines sont tout à fait contre cette nouvelle pratique. Cette sexagénaire affirme ne jamais déroger aux traditions des ancêtres qui, selon ses dires, s'expriment tout particulièrement durant cette période bénie du ramadhan et des fêtes religieuses. Elle assure que «c'est même une occasion pour initier mes filles à la confection des gâteaux traditionnels». Les femmes qui passent commande le font souvent pour des raisons tout à fait pratiques, comme elles tiennent à le souligner. «Je n'ai pas le temps, déjà qu'entre le boulot, les enfants et la bouffe, je n'arrive pas a m'en sortir, alors s'il faut encore se farcir les gâteaux de l'Aïd !», affirme Fatiha, secrétaire de direction. Cette réponse, vous la trouverez quasiment dans tous les argumentaires féminins qui témoignent paradoxalement de la gêne de la pratique. Ainsi, durant la dernière décade de ce mois sacré, de plus en plus de femmes se tournent vers les «professionnelles» du rouleau pour passer commande des gâteaux de l'Aïd. C'est dernières années, ce phénomène a pris de l'ampleur. L'ère de la préparation les gâteaux de l'Aïd à la maison dans une ambiance bon enfant, dans toutes les maisons algériennes, commence à disparaître devant ces centaines de magasins qui proposent des gâteaux traditionnels. A Oran au moins 800 magasins de gâteaux traditionnels sont recensées sans compter ceux qui travail chez eux. Les supermarchés ont également surfé sur la vague du gâteaux puisqu'on trouve dans les étals des grandes surfaces des boîtes de gâteaux prêts à être exposés directement le jour de l'Aïd. A propos des tarifs appliqués, leur constante augmentation épouse les exigences du marché et notamment la hausse des produits de base. Les prix affichés par pièce varie entre 50 et 70 DA pour les gâteau à base d'amandes, soit environ 1400 voir 1.600 le kilo et 750 à 800 dinars pour les gâteau aux cacahuètes. Les confectionneuses de gâteaux, ces femmes bien installées chez elles, ont trouvé une aubaine en ce commerce très lucratif. Et pour cause : les adeptes des gâteaux prêts à être consommés sont de plus en plus nombreuses. Animées par une seule finalité : bien remplir son assiette le jour de l'Aïd avec des pâtisseries traditionnelles. Rien n'est laissé au hasard, les vendeurs de gâteaux orientaux ont même pensé aux diabétiques. Certains se sont lancés dans la fabrication de gâteaux «light» destinés aux malades souffrant de diabète et de cholestérol. Autres temps, autres mœurs. Révolu le temps où de chaque foyer se dégageaient les odeurs du bon gâteau fraîchement sorti des fours. |
|