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Selon la présidente du bureau de l'ordre des architectes de Constantine
(Cloa), Mme Lamia Djeradi, plus de 70 architectes exerçant une double fonction
vont être traduits en conseil de discipline et risquent la radiation du tableau
national des architectes.
Cette responsable a ajouté, au cours d'une conférence de presse tenue hier à Constantine, que « des architectes étrangers viennent travailler en Algérie avec un simple visa touristique et sans passer par l'agrément du conseil national de l'ordre des architectes. Ils ne sont nullement inquiétés. Ils prennent des projets en étude se chiffrant à des dizaines de milliards de centimes et touchent une rémunération dix fois supérieure à celle accordée aux architectes locaux. Mais ce qui est plus révoltant est que ces architectes étrangers sous-traitent les mêmes projets qu'ils obtiennent avec leurs collègues algériens en leur accordant une rémunération meilleure que celle accordée par les organismes officiels tout en rapatriant une partie en devises et empochant le reste du pactole ». Hier mercredi 1er juillet, à l'appel de leur conseil national, les architectes algériens ont observé une journée de protestation à travers le territoire national qui s'est exprimée par le non suivi des projets. Cette corporation entend ainsi protester contre la non-approbation par le ministère des Finances du projet d'arrêté interministériel portant sur les modalités d'exercice et de rémunération de la maîtrise d'œuvre en bâtiment, règlement contenant entre autres le nouveau barème des rémunérations qui n'ont pas évolué depuis 1988, selon les architectes de Constantine qui ont animé la conférence de presse. « Nous sommes au bout du 7ème mois que ce barème que notre conseil national a élaboré conjointement avec le ministère de l'Habitat est déposé au ministère des Finances et il n'y a aucune suite», diront les conférenciers. « Notre problème n°1 demeure le barème des rémunérations, affirmera Mme Djeradi, en indiquant que ce phénomène pousse chaque mois une quinzaine d'architectes environ à cesser toute activité parce qu'ils n'arrivent plus à rentrer dans leurs fonds, à payer les charges salariales et patronales. Pour contourner cette lacune, a poursuivi la conférencière, des architectes algériens en sont arrivés à s'allier avec des bureaux étrangers pour utiliser leurs sigles, puis reviennent au pays pour travailler sous couverture de ces bureaux afin d'être mieux rémunérés ». Tout au long de la conférence de presse, les intervenants ont mis en exergue l'importance des difficultés endurées par les architectes nationaux qui continuent à travailler sous l'empire d'une législation désuète. Ils disent que maintenant ils sont arrivés à élever le ton en alertant les autorités sur les risques encourus par les projets lancés par l'Etat et qui, selon eux, risquent de capoter tous à cause de cette question des rémunérations faibles. « Il est pour le moins paradoxal que les architectes algériens gèrent 47 % du budget de l'Etat mais restent toujours mal payés. Voyez la même corporation dans les pays voisins qui touche une rémunération 5 fois supérieure à la nôtre », a lancé la présidente du bureau local du CLOA. A la fin, un appel a été lancé au ministère des Finances pour débloquer le projet en question et pour veiller aussi à exercer un contrôle financier pointilleux sur les étrangers et beaucoup d'architectes nationaux qui commettent des dépassements. Les architectes n'ont pas exclu que la journée de revendication observée hier pourrait être reconduite autant de fois que de besoin et dont la durée sera revue à la hausse. |
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