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![]() ![]() ![]() ![]() Alors
que la route continue inlassablement son travail de grande faucheuse, le
gouvernement ne trouve pas mieux comme parade que de reparler de nouveau de
textes de loi, de permis à points ou de ces chrono-tachygraphes, ces fameux
mouchards qui devaient, selon les promesses de deux ministres des Transports,
équiper «prochainement» les bus et les camions. Le nouveau ministre du secteur
y va aussi de son plan d'action et se dirige vers un durcissement de la réglementation
pour arrêter l'hémorragie du bitume.
On y préconise entre autres mesures préventives la révision des programmes de formation de la conduite automobile dans les auto-écoles, la limitation de vitesse en milieu urbain et bien sûr ces mouchards qu'on colle sur les transports de passagers et de marchandises. A priori, rien d'original dans ce plan de bataille dans une guerre perdue d'avance contre le terrorisme routier. Si sur d'autres routes du monde « civilisé » la mission première d'un gouvernement est de trouver les solutions idoines à enrayer le nombre de morts asphaltés, on en est encore à revoir une copie désuète essayant de cautériser une jambe de bois. L'intention est bonne mais suffit-elle face à l'hécatombe alors qu'il est demandé l'urgence d'un plan efficace pour enrayer ce fléau ? L'Algérie ne s'est jamais offert les moyens de sa politique en ce qui concerne la prévention routière et ce ne sont pas ces spots publicitaires médiocres et d'un autre âge qui y changeront grand-chose. M. Talaï sera-t-il plus coupable que Ghoul ou Tou qui n'ont rien fait que promettre en rendant publiques des initiatives restées lettre morte ? Si théoriquement les responsables de ces accidents sont connus et livrés à la vindicte populaire, on évoquera allégrement les chauffeurs ou encore des conditions de conduite, il n'en demeure pas moins que d'autres responsabilités devront être cernées et mises à nu pour nous expliquer pourquoi on a laissé faire cela sans s'inquiéter outre mesure. Au-delà des constats impuissants, il est grand temps qu'on nous explique, pour nous convaincre, pourquoi on a différé l'installation des chrono-tachygraphes. Ghoul alors ministre des Transports avait annoncé que les véhicules poids lourds en seront dotés début 2014 après la publication du décret y afférent au Journal officiel. Pourtant le texte de loi existe et stipule que « tout véhicule de transport de marchandises dont le poids total autorisé en charge est supérieur à 3.500 tonnes et de transport de personnes de plus de 15 places doit être équipé d'un dispositif de contrôle et d'enregistrement de la vitesse ». Alors pourquoi ne les a-t-on pas placés ? Pourquoi le gouvernement a-t-il attendu, depuis le temps, et les trois mois demandés par les transporteurs, pour exiger l'installation de ces mouchards et essayer de diminuer au moins le nombre des morts sur la route ? Les statistiques le montrent bien, les poids lourds et les bus sont de plus en plus impliqués dans de très graves accidents. Les Algériens attendent de leurs députés qu'ils exigent officiellement une enquête pour connaître les véritables raisons de ce retard et qu'on arrête une fois pour toutes de prendre le citoyen pour un imbécile. Qu'on ne vienne surtout pas nous parler de fatalité parce que dans d'autres pays où la route était plus meurtrière qu'en Algérie, la volonté politique a pris le pas et la route a été pacifiée. Chez nous, la responsabilité incombe souvent au conducteur, coupable de conduite irresponsable, sous l'effet de la drogue et d'enfreindre impunément le code de la route. Mais la responsabilité de l'Etat est également engagée et ce n'est pas avec du réchauffé qu'on sauvera des vies. |
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