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BECHAR: La toxicomanie, un tabou

par Hadj Fendaoui

Inauguré par le ministre de la Santé lors de sa visite à Béchar il y a de cela plus d'une année, le centre de désintoxication et de prise en charge des drogués est toujours à la recherche de patients. En effet, selon le directeur de cet établissement hospitalier, le déficit en communication fait que beaucoup de jeunes toxicomanes et leurs parents ignorent l'existence de cette structure hospitalière spécialisée, qui est déjà opérationnelle et reçoit de moins en moins de malades pour des consultations et soins. Ce centre, qui a pour mission la prise en charge des malades ayant une accoutumance aux drogues, dispose d'un équipement, d'appareillage et de laboratoire flambant neufs, ainsi que d'un encadrement spécialisé. Il procède même à des consultations externes, a souligné le même responsable. Selon un psychologue de cet établissement, « le nombre des toxicomanes qui arpentent les rues à travers la ville est très important, mais cette pathologie est considérée comme étant toujours un sujet tabou à cause du poids socioculturel, et rares sont les gens qui veulent se déclarer atteints de cette maladie, et décident de venir se faire soigner ». Mais face à l'absence de campagne d'information et de sensibilisation pour attirer le maximum de patients à venir vers cet établissement pour se faire soigner, fait que ces personnes concernées demeurent toujours en errance dans la rue. Toutefois, le ravage que font les drogues et les psychotropes dans les milieux des jeunes dans cette wilaya frontalière est terrible, compte tenu des quantités énormes de ces poisons, qui transitent par nos frontières avec le royaume du Maroc, réputé de grand producteur de kif traité et de hachich. En dépit des efforts déployés par les brigades de lutte contre les stupéfiants, ce phénomène ne cesse de prendre des proportions alarmantes. Le cas le plus illustratif est la dernière saisie d'une plus grande quantité de kif traité, soit plus de 1.125 kg dans la localité de Béni-Ounif dans la wilaya de Béchar. Il est à noter que depuis quelque temps, la capitale de la Saoura est devenue une véritable plaque tournante de toute sorte de drogue en provenance notamment de cette bande frontalière algèro-marocaine. Les centaines de quintaux de kif traité et de psychotropes bien emballés et mis dans des colis, saisis dans le territoire de cette wilaya à longueur d'année, renseignent sur les efforts déployés de l'autre côté des lisières par les narcotrafiquants, pour inonder cette région par ce genre de poison.