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![]() ![]() ![]() ![]() Depuis quelques jours déjà, les magasins de vêtements pour enfants sont
littéralement assaillis par les ménagères. Cette période de l'année promet
ainsi d'être une vraie aubaine pour les commerçants qui savent profiter de
l'occasion. Cette année, les commerçants ne semblent pas vouloir déroger à
cette règle qui est décidément ancrée à jamais dans la société. Si les prix des
fruits et légumes durant ce mois de Ramadan sont restés stables et à la portée
de la couche moyenne (à l'exception des deux premiers jours), les prix des vêtements
ont connu une envolée vertigineuses. Lors d'une virée au centre-ville ce
week-end, on a constaté que des queues interminables sont observées au niveau
des magasins d'habillement. Et comme chaque année, l'approche des fêtes de
l'aïd signifie des augmentations spectaculaires des prix. Malgré leurs petites
tailles, les vêtements d'enfants affichaient des prix exorbitants et parfois
même, un morceau d'étoffe qui ressemblerait à une robe de bébé, est cédée plus
chère qu'une tenue complète d'un adulte. Dans la majorité des boutiques du
centre-ville, les prix affichés dépassent les 3 500 DA pour une robe et peuvent
atteindre facilement les 12 000 dinars. Les shorts sont proposés à 1 500 voir 2
500 dinars, les tee-shirts, entre 1 200 et 2 000 dinars. Les pantalons en jeans
entre 1 500 et 3 500 dinars. Les chaussures dites de marque sont proposées à un
prix fixé entre 2 500 et 5 500 DA, selon l'origine et la qualité. Pour les
garçons de moins de 6 ans, des ensembles chemise pantalon court sont proposés
entre 3 000 et 5 000 dinars. Certaines familles ont fait leurs achats avant
l'entame du jeûne, selon des commerçants. Appréhendant la traditionnelle
flambée des prix durant le Ramadhan, les ménages algériens ont préféré prendre
leurs précautions à l'avance et ce, avant que l'augmentation des prix ne touche
les vêtements durant le mois de ramadan. Le marché de Medina Djedida enregistre
également un rush impressionnant des ménages en quête de produits bon marché.
Au niveau de ce marché, des vendeurs à la sauvette étalent souvent des articles
aussi bien bon marché que de moindre qualité. Des occasions inespérées pour les
petites bourses afin de faire plaisir à leur progéniture, à l'arrivée de l'Aïd
El Fitr. Habituellement, le marché de l'habillement connaît une forte demande à
l'occasion des fêtes et de la rentrée scolaire, ce qui influe directement sur
les prix. C'est durant ces périodes de l'année que les commerçants font le plus
gros de leur chiffre d'affaires.
LA FRIPERIE A LA RESCOUSSE Beaucoup de familles éprouvent souvent des difficultés à gérer leur faible budget, déjà plombé par les dépenses durant le mois de ramadan, sachant qu'elles doivent faire face aux dépenses de l'Aïd et ce, à un mois et demi seulement de la prochaine rentrée scolaire. Devant cet état de fait, les parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts se ruent actuellement vers la friperie «de luxe», en vue de satisfaire les demandes de leurs enfants. La ruée est signalée surtout vers les boutiques de friperie, devenues, ces dernières années, une destination privilégiée des ménages. «C'est la misère qui pousse à la fripe», indique un vendeur. La friperie reste la source d'approvisionnement des milliers de familles, à Oran, en vêtements usagés. A quelques jours de l'Aïd, les étals de la friperie sont pris d'assaut par les chefs de familles en quête d'une bonne occasion. Au niveau du marché de Medina Jdida ainsi que dans le quartier El Hamri (Oran), les magasins de friperie sont légion. Les petites bourses optent pour cette solution pour vêtir leur famille quelquefois nombreuse. Ils attendent les nouveaux arrivages pour avoir le choix et font parfois de bonnes affaires. «La friperie est, pour nous les pauvres, notre seul moyen d'acheter des vêtements à des prix abordables», affirme un père de famille. « Ça va de 100 dinars à 1000 dinars », dira une dame. « La chemise à 300 dinars, le pantalon à 600 dinars, les baskets à 800 dinars. Avec 1 700 dinars, j'ai réussi à habiller mon fils», rapporte, tout sourire, cette mère de cinq enfants. Notons que même après l'abrogation de l'article 27 de la loi de finances 2011 qui autorisait l'importation de la friperie, des commerçants pratiquent toujours ce commerce devenu illicite. Le but des pouvoirs publics en interdisant la friperie était de relancer l'industrie du textile locale et par là même la production nationale. Mais sur le terrain la réalité est toute autre. D'énormes quantités de friperie continuent d'atterrir à Oran. En 2011, le gouvernement a décidé l'interdiction d'importation de chiffons usés. Par ailleurs, l'autre aspect qui a valu l'interdiction de la friperie, c'est le côté hygiène qui laisserait à désirer. Des allergies et urticaires peuvent être à l'origine du port de ces vêtements qui ont été portés auparavant et qui n'ont pas nécessairement fait l'objet de désinfection méticuleuse. Pour ce qui est des pantalons et des hauts, ce n'est pas très grave étant donné que les consommateurs peuvent les laver une fois achetés. |
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