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Correction des épreuves du bac : Les réserves des syndicats

par Mokhtaria Bensaâd

A quelques jours de l'affichage des résultats du bac 2015, la correction des copies suscite quelques critiques de la part des syndicats du secteur. Des enseignants chargés de la correction ont tenté de protester contre les conditions dans lesquelles se déroule cette opération avant de faire marche arrière pour « l'intérêt des candidats ». Selon les rapports des correcteurs transmis au CNAPEST, plusieurs incohérences et erreurs ont été relevées, contrariant le bon déroulement de la correction. Le manque d'effectif est le problème numéro un que les enseignants ont soulevé et dénoncé avec force du fait de l'absence de coordination entre les prévisions et les fiches techniques élaborées.

Le chargé de la communication du CNAPEST, M. Boudiba, a souligné concernant ce point « le manque d'expérience du personnel du ministère de l'Education et le manque de coordination entre les différents services de la tutelle et l'ONEC». Pour combler ce déficit, le ministère a fait appel auxenseignants retraités et aux contractuels. Ces derniers ont refusé de répondre à cet appel arguant qu'ils ne voulaient pas servir de roue de secours. Pour le Conseil des lycées d'Alger (CLA), le manque d'effectif est le résultat du manque de coordination entre les directeurs d'établissements, les inspecteurs de l'académie et l'ONEC. « Des réquisitions ont été envoyées aux enseignants retraités ou en congé de maladie. C'est ce qui a créé cette situation », a expliqué M. Achour, porte-parole du CLA.

Selon M. Boudiba, le problème de la correction de la matière des sciences naturelles n'a pas été réglé jusqu'à présent à cause de ce manque d'effectif. L'autre problème relevé dans ces rapports est la différence entre la correction type et la question de l'examen. « Des erreurs impardonnables ont été enregistrées sur ce point et les enseignants ont trouvé beaucoup de difficultés pour corriger les copies d'examen », nous confie M. Boudiba. Pour la matière de philosophie, le ministère a envoyé une instruction aux correcteurs pour rattraper une erreur commise dans la correction type, trois jours après le lancement de la correction. Ce que les correcteurs ont qualifié d'aberrant, exprimant leur mécontentement devant « la légèreté avec laquelle est traité un examen aussi important ».

Sur le plan technique, les enseignants correcteurs ont relevé une « confusion » entre le numéro de codage et la feuille d'examen du candidat. Même situation pour les jurys. Certains ont été désignés dans un centre et se sont retrouvés dans un autre centre. Pour le CNAPEST, tous ces problèmes doivent être dénoncés dans le seul intérêt des candidats. M. Boudiba a souligné que « malgré toutes ces erreurs et défaillances, les enseignants ont renoncé à leur protestation et décidé de faire de leur mieux pour assurer une correction dans les bonnes conditions ».

Quant à M. Achour, il nous a confié que concernant ces épreuves, les notes les plus faibles ont été enregistrées pour la matière de français et les mathématiques.