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S'exprimant hier
à Constantine sur le phénomène de la drogue à l'occasion de la célébration de
la Journée mondiale de lutte contre la drogue et la toxicomanie, le docteur
Abdallah Benarab, président de la Fédération nationale de lutte contre la
drogue et la toxicomanie (FNLDT) a déclaré que le Maroc, pour nous mener la vie
dure, est en train de déverser une quantité considérable de drogue dans notre
pays parce qu'il n'arrive plus à écouler sa production en Europe du fait que
les frontières avec ce continent deviennent de plus en plus hermétiques.
«Avant, ajoutera-t-il, l'Algérie était un pays de transit pour la drogue et un pays consommateur, maintenant, il est devenu hélas (!) un pays producteur du fait qu'on arrive à trouver maintenant des gens qui font la culture du cannabis chez eux, dans des petits carrés ou dans leurs champs à la campagne, et, Dieu seul sait s'ils ne le font pas dans leurs jardins parce que les quantités qu'ils cultivent leur suffisent car elles sont destinées non pour la vente mais pour leur consommation personnelle». Le président de la FNLDT a donné ces informations à l'occasion de la tenue d'une exposition commune entre la FNLDT et la sûreté de wilaya de Constantine qui a été organisée dans le hall du palais de la culture Al-Khalifa de Constantine pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre la drogue et la toxicomanie. A cette occasion, il révélera que les services de sécurité algériens ont saisis l'année passée plus de 164 tonnes de cannabis en provenance du pays voisin de l'ouest. «Et cette quantité ne représente que la partie immergée de l'iceberg ». Qu'en est-il de la face cachée? «La culture de la drogue a pris de l'ampleur, tellement d'ampleur qu'elle est devenue aujourd'hui une source de financement du terrorisme». Il expliquera ensuite que la lutte contre la drogue et la toxicomanie se fait à deux niveaux. Au niveau de l'Etat qui, à travers les services de sécurité, mène la lutte au niveau des frontières et du territoire national. Et au niveau de la société civile où active la FNlDT, organisme qui mène un travail de proximité en travaillant en permanence grâce à ses bureaux implantés dans 31 wilayas, « visant surtout les jeunes des quartiers, dans les établissements scolaires et de formation professionnelle, dans les centres universitaires où ils sont concentrés et écoutent les explications et les informations qu'on leur donne. Il révèlera ensuite qu'il y a en Algérie 300 000 toxicomanes qui sont connus. Donc, il faut que l'Etat mobilise tous ses moyens pour endiguer le phénomène. Au niveau local, la brigade de lutte contre la drogue dépendant du service de wilaya de la police judiciaire a saisi, durant les six derniers mois, soit la période allant du 20 décembre 2014 au 31 mai 2015, une quantité de plus de 114 kilos de drogue, 5 626 comprimés de psychotropes et 38 flacons, au cours de 139 affaires dans lesquelles étaient impliquées 226 personnes, dont 203 ont été écrouées, indiquent des statistiques affichées par ce service. Faisant un commentaire sur ces affaires et celles qui ont eu lieu en 2014, le lieutenant Zemouli, responsable du service communication et relations publiques de la sûreté de wilaya de Constantine, a fait remarquer que le chiffre des affaires tend de plus en plus à se réduire alors que, dans le sens inverse, les quantités saisies ont tendance à augmenter. Cela revient à la lutte implacable livrée par les services aux gros trafiquants qui cherchent à commercialiser des quantités importantes de drogue sur le marché. |
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