C'est une
tradition bien établie. Dar-El-Ihsane, l'association des personnes âgées d'Aïn
Témouchent a, comme chaque mois de Ramadhan, ouvert son restaurant aux
jeûneurs. L'adresse est toujours la même, cité Sidi-Saïd. Le ton est donné
chaque soir dans ce foyer, soigneusement réaménagé, où pas moins de 140 repas
sont servis quotidiennement. Un élan de solidarité dédié pas seulement aux
nécessiteux, mais également à toute personne de passage ne sachant pas où aller
pour rompre le jeûne en ce mois sacré. Vendredi dernier, des membres de cette
association nous ont reçus dans ces mêmes lieux. La délégation a insisté qu'on
s'enquît des conditions de travail du personnel, mais aussi et surtout de la qualité
des repas servis. Contrairement aux années précédentes, tous les gens sont
servis à table et aucun couffin n'est sorti, souligne Benkhal, le président de
Dar-El-Ihsane. Et pour mieux servir ses «hôtes», une poignée de femmes
bénévoles, en plus de deux cuisiniers de métier, tous animés d'une volonté sans
faille, sont là chaque après-midi jusqu'à la moitié de la nuit. Leur objectif,
garantir un bon repas chaud aux jeûneurs démunis. Ainsi, chaque soir, à
l'approche de l'appel du muezzin, toutes les catégories sociales, ouvriers
agricoles, fonctionnaires, mères de famille et jeunes chômeurs, viennent se
presser à l'entrée du restaurant. Le restaurant est scindé en deux espaces,
l'un pour hommes, l'autre pour femmes. Et grâce au geste louable venu de la direction
de l'éducation, qui a offert des tables et des chaises à Dar-El-Ihsan, tout ce
beau monde peut savourer au même moment son repas chaud, a reconnu Mimoun.
Outre la consistance des repas servis, il y a aussi l'hygiène qui vient
s'ajouter à la convivialité des locataires des lieux. Un coup d'œil sur le menu
de ce vendredi, 9e jour de jeûne, c'est un repas riche et équilibré en
protéines et en vitamines. «Bien plus meilleur comme ceux que l'on trouve sur
notre table à la maison», a indiqué un passager. Enfin, et même s'il n'a pas
été oublieux envers ceux qui ont ou qui contribuent toujours pour garder
«debout» ce restaurant, Mimoun Benkhal s'est par ailleurs montré soucieux des
lendemains. Tronquée de sa valeur initiale, une subvention de la wilaya, qui en
plus tarde à venir, risquerait de ne pas suffire à cette noble mission 2015
pour aller jusqu'au bout de son terme. Avant de remercier des bienfaiteurs de
Sidi Bel-Abbès, Tlemcen et Aïn Témouchent ainsi que l'entreprise privée Soummam
qui ont ravitaillé le foyer durant cette première décade.