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Politique européenne de voisinage : Les «préoccupations» de Lamamra

par R. N.

Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a déclaré, mardi à Beyrouth, que le document final qui clôturera les consultations autour de la Politique européenne de voisinage (PEV) doit refléter les ambitions et la volonté des pays arabes d'être partie prenante dans la construction de l'ordre international.

« Nous espérons que le document final que dégageront ces consultations (autour de la PEV) puisse refléter nos ambitions pour ce partenariat et la volonté des pays arabes et de la rive sud de la Méditerranée d'être partie prenante, à la dynamique de la construction de l'ordre international de demain », a indiqué M. Lamamra, dans une déclaration, à l'APS, en marge de cette réunion.

Pour le ministre d'Etat, la conférence sur les consultations autour de la PEV constitue « la deuxième séquence de la rencontre, tenue en avril dernier, à Barcelone, durant laquelle les pays arabes de la rive sud de la Méditerranée avaient exprimé leurs points de vue et attentes sur cette politique ». Soulignant la nécessité de développer une « approche commune » pour que les attentes et préoccupations des pays arabes « soient prises en compte ».

LES ENGAGEMENTS DE L'UE

De son côté, l'Union européenne (UE) s'engage à prendre en considération les attentes et les préoccupations des pays arabes de la rive sud de la Méditerranée, dans la révision de sa politique de voisinage (PEV), a annoncé, hier, à Beyrouth, le Commissaire européen chargé de la PEV, Johannes Hahn. « L'UE s'engage à prendre en considération toutes les contributions et points de vue faits par les représentants des pays arabes, dans le cadre du processus de consultation sur la révision de la PEV », a-t-il indiqué, lors des travaux en plénière de la Conférence sur la révision de la PEV.

L'UE s'engage, également, à poursuivre le dialogue et la consultation avec ses partenaires de la rive sud de la Méditerranée, en vue de parvenir à l'élaboration d'une politique de voisinage, à la hauteur des aspirations de l'ensemble des parties prenantes, a-t-il ajouté. L'UE est prête, a-t-il dit, de prendre en compte le document final dans lequel les pays arabes, concernés par la PEV, proposent un partenariat ayant de nouvelles bases et favorable au développement de la coopération et de l'entraide mutuelle, dans les domaines comme l'Economie, l'Energie, la Sécurité et la mobilité des personnes. 2016 sera l'année de la révision des procédures d'octroi des aides financières de l'UE au profit des pays de la rive sud, a-t-il annoncé, promettant que les méthodes seront « plus rapides et surtout plus faciles ».

Concernant la crise en Syrie qui affecte la situation de l'ensemble de la région, M. Hahn a affirmé que l'UE continuera à soutenir les pays concernés et leur accordera une aide financière estimée à 3,5 milliards d'euros, ajoutant que la résolution de cette crise doit être politique. Il a, dans ce contexte, estimé que certains pays arabes qui ont réussi à répondre aux aspirations de leurs peuples en empruntant la voie de la réconciliation et du dialogue, sont à prendre en exemple.

CONJUGUER LES EFFORTS CONTRE LA MENACE TERRORISTE

Pour ce qui est de la Libye, M. Hahn a indiqué que le peuple libyen doit contribuer à la prise de décision dans son pays, réitérant l'appui de l'UE à une solution politique à la crise libyenne. S'agissant de la montée de la menace terroriste dans la région, le représentant de l'UE a préconisé une conjugaison des efforts pour lutter contre ce phénomène transnational et à contribuer à la prise en charge des jeunes pour les protéger de l'extrémisme et la violence que prêchent des organisations terroristes comme Daech.

Pour M. Hahn, l'UE accorde une attention particulière à la promotion de l'emploi des jeunes et à leur émancipation socioprofessionnelle, proposant, dans ce sens, l'encouragement des échanges entre étudiants et universitaires des deux rives de la Méditerranée. Le développement économique dans les régions sud de la Méditerranée passe, selon lui, par la création d'un partenariat entre les secteurs public et privé, et l'encouragement de l'esprit d'entrepreuneriat notamment chez les jeunes.