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Stations de lavage et de vidange : Trois fermetures et 20 mises en demeure

par J. Boukraa

Nombreuses sont les stations de lavage et de vidange qui ne disposent pas de filtre à huile et déversent leurs huiles de vidange directement dans les réseaux d'assainissement ou dans la nature sans ce soucier de la préservation de l'environnement. Pire encore, ces rejets peuvent constituer un danger sur la santé des citoyens, notamment, lorsque ces stations se trouvent à proximité des terres agricoles et des nappes phréatiques. Pour atteinte à l'environnement trois stations de vidange et graissage ont été fermées durant les cinq premiers mois de l'année en cours. Installées à travers le territoire de la wilaya, ces stations-service ont été sanctionnées par la direction de l'Environnement dans le cadre d'une large campagne de contrôle. Une campagne qui s'est soldée, aussi, par l'établissement de 20 mises en demeure. Les dirigeants de la plupart de ces espaces ne respectent pas les règles et les normes les plus élémentaires qui régissent leur activité. Ces lubrifiants très toxiques, déversés dans la nature, peuvent s'infiltrer jusqu'aux nappes phréatiques. Dans ce cadre, des visites inopinées sont menées par les agents de la direction de l'Environnement et les services concernées et visent à contrôler les installations et les équipements antipollution, dans chaque station.

En cas d'absence des ces équipements les gérants de ces unités risquent des sanctions allant des simples mises en demeure, au procès-verbal voire à l'arrêté de fermeture avec, le cas échéant, transmission du dossier à la justice pour radiation du registre de commerce. Bien que les huiles de vidange ont un impact néfaste sur l'environnement et sur les nappes phréatiques (un litre de lubrifiant peut couvrir 1.000 m² d'étendue d'eau visible à l'œil nu), certaines stations de lavage ne sont pas équipées de filtre à huile. Toutefois, selon des gérants de station de lavage et de vidange, ces derniers possèdent toujours des stocks d'huiles usagées dans des fûts ou dans des fosses de récupération. Il s'agit de quantités énormes d'huiles qu'ils ne savent pas où mettre. Le réseau de distribution de Naftal avait été chargé de faire, le plus dur, en récupérant des huiles de vidange automobile dans ses stations-service et celle des huiles industrielles dans les usines concernées, mais avec la mise sur le marché de plusieurs marques de lubrifiants, la collecte est devenue plus pénible pour Naftal, car la récupération des huiles des autres opérateurs n'est pas sa première mission. Aussi, pour des raisons diverses, notamment le peu d'adhésion des opérateurs concernés, le taux de 10% de récupération a rarement été dépassé.

Signalons que l'Etat avait sous-traité, il y a quelques années, avec une société étrangère pour la collecte de ces huiles usagées auprès des stations de lavage, en vue de leur réexportation, cependant cette opération n'a pas eu de suite. Au moment où le rôle de la société civile est presque nul sur l'orientation des pratiques environnementales des entreprises, des efforts et des moyens énormes ont été mis en place par l'Etat, dans le cadre du développement durable et la préservation de l'environnement, depuis l'année 2.000. Toutefois nombreuses sont les entreprises et les unités industrielles qui ne respectent pas la réglementation et continue à polluer, en toute impunité.