Aux yeux de nombreux observateurs, la situation que vit le club le plus
titré du football national, la JSK en l'occurrence, en cette période estivale,
ne prête guère à l'optimisme. Et pour cause, la tension entre le président
Mohand Chérif Hannachi et l'opposition, encadrée par d'anciens joueurs et
d'ex-dirigeants du club, va crescendo et ce, à quelques jours seulement de la
reprise des entraînements. Pour rappel, cela fait des semaines, voire des mois,
que les relations entre le premier responsable du club et ses opposants se sont
envenimées. Pis encore, des marches énormes, qui ont drainé des milliers de
supporters, ont été organisées pour exiger le départ de Hannachi. Il faut
avouer que jamais la JSK n'a connu une aussi grave crise et sa grande famille
autant divisée. Cela se passe au moment où les autres grosses écuries de
l'élite ont déjà tracé les grandes lignes et les objectifs à atteindre en
prévision de la nouvelle saison. Le comité de sauvegarde de la JSK, présidé
notamment par d'anciens joueurs du club, ne veut absolument pas lâcher prise,
surtout que ces derniers estiment que l'étau se resserre de plus en plus sur
Hannachi. Il faut avouer que la mobilisation populaire à Tizi-Ouzou a dépassé
toutes les attentes, mais l'emblématique président de la JSK refuse d'abdiquer
et tente à chaque fois de minimiser l'ancrage d'une telle manœuvre. C'est dire
que Hannachi cherche à se maintenir à tout prix, revendiquant même une certaine
légitimité «d'ancienneté», comme si l'on pouvait s'éterniser à la tête d'un
club. Hier, nous avons appris que le DJS de la ville de Tizi-Ouzou a ordonné
l'ouverture d'une enquête concernant des biens du club amateur qui auraient été
détournés en toute illégalité par la SSPA ; cela se passe au moment où une
grosse pression est également exercée sur le wali afin d'intervenir pour
l'ouverture du capital, surtout que Hannachi refuse catégoriquement cette
option et ce, malgré le fait que la JSK vit l'une des plus graves crises
financières de son histoire. En tous cas, et en dépit de tout le chahut
médiatique que suscite le club phare de la vallée du Djurdjura, le président de
la JSK, qui se dit seul contre tous, poursuit en toute quiétude ses démarches
pour conclure avec les joueurs ciblés, comme si de rien n'était. Il faut dire
que malgré la situation financière peu reluisante, le club a déjà enregistré
l'arrivée de sept nouveaux éléments, à savoir Gaâga, Boumechra, Benmelouka,
Sediki, Berchiche, Rahal et Boulaouidat. Aussi, les dirigeants ont décidé la
promotion en seniors de jeunes du cru , Ihadjadène, Messaoudi, Guemroud et
Dourari, alors qu'un défenseur burkinabé du nom de Diwara et probablement un
attaquant franco-algérien, sont attendus dans les jours à venir pour signer à
la JSK. En revanche, pas moins de dix joueurs ont préféré quitter le club cet
été. Il s'agit de Benoufella, Khoudja, Mekkaoui, Benamara, Meguehout, Khiat,
Yedroudj, Si-Amar, Kerrar et Abdeldjalil. Par ailleurs, Hannachi s'est réuni le
week-end dernier avec l'entraîneur Mourad Karouf et le manager général Doudane
pour faire le point concernant l'effectif et l'opération recrutement, mais
aussi pour arrêter le programme, les dates et les lieux des regroupements. Dans
ce sens, nous avons appris que les coéquipiers de Doukha s'envoleront le 30
juin prochain à destination de Hammam Bourguiba (Tunisie) afin d'effectuer un
premier stage de préparation de 15 jours, consacré au volet physique. Le second
regroupement aura lieu au centre d'El Kahrama de Casablanca (Maroc) après l'Aïd
El-Fitr et sera ponctué par au moins trois matches amicaux. La reprise elle,
est prévue au stade du 1er Novembre 1954 dès la semaine prochaine. En tous cas,
et eu égard à la volonté des opposants d'aller jusqu'au bout de leurs revendications,
la JSK s'apprête visiblement à aborder une saison aussi difficile que la
précédente.