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La Communauté internationale salue la signature de l'Accord de paix au Mali

par R. N.

La Communauté internationale a vivement salué la signature, samedi dernier, de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali par la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Pour l'Union européenne (UE) la signature, par toutes les parties de l'Accord de paix pour le Mali «est une nouvelle étape importante du long processus visant à rétablir la confiance mutuelle». «Cet Accord va contribuer à la restauration de la stabilité et de la sécurité, à l'amélioration des conditions de vie pour la population et ouvrira la voie à la réconciliation nationale», rapporte une déclaration du chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et du Commissaire de l'UE pour la Coopération internationale et le Développement, Neven Mimica. L'UE estime que «les efforts remarquables des parties signataires, pendant les négociations, ont permis ce succès, dans l'intérêt du Mali et de la Région». La déclaration rappelle que l'UE a travaillé aux côtés de l'Algérie, qui a conduit la médiation, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), les Nations unies, l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria et le Tchad afin de parvenir à la conclusion de cet Accord de paix».

Par ailleurs, l'UE appelle toutes les parties au Mali à «remplir leurs obligations, et en priorité, respecter le cessez-le-feu, encore fragile que tous les groupes armés se sont eux-mêmes engagés à respecter». Elle adresse une mention particulière au «Gouvernement du Mali» à qui elle demande de jouer «un rôle moteur dans le processus de réconciliation» à travers des «réformes qui seront menées dans les secteurs de la décentralisation, de la justice et de l'enseignement, ainsi que de la lutte contre la corruption et l'impunité», a-t-elle souligné. Il est également rappelé que l'Accord de paix prévoit l'implication des membres de la médiation dont des représentants du Conseil de sécurité des Nations unies, au sein d'un Comité de Suivi de l'Accord. La Minusma aura un rôle spécifique et de chef de file, dans la mise en œuvre de l'Accord, affirme l'UE qui s'est dit prête à «participer, activement, en particulier dans le domaine du Développement, ainsi que celui de la Réforme du secteur de sécurité, en mettant à contribution les missions PSDC, déjà, opérationnelles au Mali».

LE MALI REMERCIE BOUTEFLIKA ET L'ONU SE FELICITE DE L'ACCORD

De son côté, le gouvernement malien a réitéré ses remerciements au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour son soutien «inestimable» au processus de paix et de réconciliation au Mali. «En cette circonstance, le gouvernement du Mali tient à renouveler ses remerciements et sa gratitude à l'endroit du Président Bouteflika pour son soutien inestimable, au processus de paix et de réconciliation au Mali», indique le gouvernement malien dans un message de remerciements au chef de l'Etat, lu à l'occasion de la cérémonie d'achèvement du processus de signature de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali.

Une autre réaction internationale à la signature, samedi dernier, de l'Accord de paix et de réconciliation au Mali, est venue du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui s'est félicité et a salué les parties maliennes et l'équipe de médiation internationale, dirigée par l'Algérie, pour leurs efforts qui ont mené au parachèvement de ce processus. «La paix au Mali demeure la responsabilité du Mali et des Maliens», a souligné le Secrétaire général, exhortant «toutes les parties à continuer à œuvrer, de bonne foi, afin de progresser dans cette direction et appliquer, intégralement, les dispositions du cessez-le-feu».

LA FRANCE VA AIDER A LA MISE EN ?UVRE

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a aussi déclaré que son pays «va aider à la mise en oeuvre de l'Accord de paix signé, samedi, entre pouvoir central malien et les Touareg, du nord du pays, y compris avec sa force militaire Barkhane (composée de 3.000 hommes et qui intervient sur toute la zone sahélo-saharienne, ndlr)». Il devrait se rendre, aujourd'hui, à Bamako pour s'assurer «que la mise en œuvre de l'Accord pourra se faire correctement, c'est-à-dire, à la fois la décentralisation - c'est un des éléments politiques de l'Accord - mais aussi la démobilisation des groupes armés qui devront s'intégrer dans une restructuration de l'armée malienne qui est en cours», a expliqué Le Drian sur la radio Europe 1.

Le ministre français de la Défense a souligné un «Accord historique, une bonne nouvelle pour la lutte contre le terrorisme (..)». «Depuis l'indépendance de ce pays, il y a deux peuples qui essayaient de vivre ensemble et qui n'y arrivaient pas bien, qui éventuellement, s'affrontaient, ceux du Nord et ceux du Sud. Dès qu'il y avait des tensions, voire des violences, cela favorisait la percée des jihadistes», a-t-il ajouté.