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L'Algérie, pour déterminer le premier jour du mois sacré de Ramadhan, va
s'appuyer autant sur la donne scientifique que la tradition du prophète
(QSSSL), qui consiste à poster des vigies pour constater, à l'œil nu, l'apparition
du premier croissant de la nouvelle lune.
C'est ce qu'a affirmé, hier, à la Radio nationale, le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aissa. « Cette année, nous avons à conjuguer les données scientifiques du CRAAG et celles de la tradition du prophète, qui voudrait que l'on guette l'apparition du croissant lunaire, à l'oeil nu ou au télescope », a t-il dit. « Cette année, il y a divergence entre les pays de l'Orient sur le mois de chaâbane », selon le ministre des Affaires religieuses, qui a précisé que ces pays ont guetté hier (mardi) le croissant lunaire, alors que pour l'Algérie, « nous allons attendre demain (aujourd'hui mercredi) pour voir le croissant lunaire (la nuit du doute). Nous sommes dans la tradition du prophète et la donne scientifique », a-t-il expliqué, avant d'affirmer que pour l'Algérie, la journée du mercredi 29ème jour de chaabane, « sera la nuit du doute ». Demain mercredi, la possibilité de voir le croissant lunaire est très forte, d'autant que toutes les données se réunissent pour que ce soit jeudi et non vendredi (le premier jour de Ramadhan) », souligne M. Aissa, qui a, par ailleurs, relevé qu'en Algérie, « nous avons adopté la position traditionnelle et scientifique de vision du croissant lunaire », précisant que « l'Algérie ne partage pas le choix de s'aligner sur les autres pays, pour décider du début du jeûne, car la tradition du prophète est de guetter le croissant lunaire ». « Nous, nous conjuguons la vision et la donne scientifique ». Le ministre des Affaires religieuses clôt, ainsi, le débat sur les méthodes ou les décisions qui sont à la base de la détermination du début et de la fin du jeûne, ne laissant la place qu'à la tradition du prophète. Par ailleurs, M. Mohamed Aissa a confirmé que son département ministériel ne donne aucune orientation pour les Tarawihs (prières surérogatoires). « Le ministère n'impose aucune pratique de la Salat Tarawih, on lit deux hizb chaque nuit, et c'est la tradition du prophète. C'est dans la continuité de nos aïeuls pour lire tout le Coran durant le Ramadhan », a t-il dit, avant de réfuter tout détournement de la zakat. « Il n'y a, jamais, de détournement de la zakat dans les mosquées algériennes. Celle-ci est contrôlée par l'imam, les gens de la mosquée, les donateurs et même les services de sécurité », a-t-il souligné, avant d'expliquer que « tout l'argent collecté va vers les nécessiteux (87,5%), la gestion du Fonds de la zakat (1/8 su montant) et le reste pour la construction et la réhabilitation des mosquées ». UN OBSERVATOIRE DE VEILLE CONTRE LES DEVIANCES RELIGIEUSES Sur la lutte contre le terrorisme et les déviances religieuses, le ministre des Affaires religieuses a annoncé la mise en place d'un observatoire contre les dérives sectaires et les extrémismes religieux. « Nous avons remarqué que tous les efforts fournis relatifs au contrôle des mosquées et zaouias n'ont pas suffi, il y a certaines associations juvéniles et sportives qui sont sujets d'invasion, de recrutement de terroristes et d'extrémistes religieux », a-t-il expliqué. Selon M. Mohamed Aissa, il y a, aussi, « des sectes étrangères à la religion et à la société algérienne qui envahissent notre pays ». Cet observatoire sera consacré « à la veille, l'analyse et les propositions », a encore expliqué le ministre qui a fait remarquer que cet observatoire ne sera pas dédié « à la lutte » contre le terrorisme, mais il émane de l'autorité publique. « Nous avons un référant de l'Islam, qui jaillit de Médine et de la tradition du prophète, et toute tentative de déstabiliser et remettre en cause ce référant est une tentative d'invasion de l'enceinte cultuelle algérienne, comme le wahabisme ou le salafisme », a fait remarquer le ministre des Affaires religieuses qui a expliqué que « le wahabisme est bien pour le peuple dans lequel il est né, pas pour les autres peuples. Nous respectons le wahabisme, et nous voulons que l'on respecte nos traditions ». Enfin, il a appelé à l'interdiction de passage dans les médias des « cheikhs autoproclamés et des prédicateurs non formés ». |
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