|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
«Le président Bouteflika m'a donné l'impression d'une grande maîtrise intellectuelle», a affirmé hier le président François Hollande à Alger. C'est en réponse à une question sur son état de santé et ses capacités à discuter et diriger un pays que le président français a reconnu au président Bouteflika «une grande maîtrise intellectuelle, c'est rare de rencontrer cette capacité de jugement.» Tout en avouant que «je ne suis pas médecin», François Hollande a tenu à souligner que «la qualité de nos discussions a été particulièrement intense et élevée.» Le président français reconnaît que «sur le plan physique, le président Bouteflika ne peut pas se déplacer facilement, -je le savais depuis longtemps- mais il possède toutes ses capacités, c'est un homme de sagesse, nous avons besoin d'un homme comme lui pour participer dans le règlement des conflits internationaux.» Interrogé sur la mort ou non du chef d'El Qaida «dans le Maghreb islamique», Mokhtar Belmokhtar, lors d'une attaque américaine menée hier en Libye, François Hollande a déclaré «je ne peux pas confirmer cette information parce qu'on n'a personne sur place pour nous la donner.» Mais, a-t-il précisé, «nos propres services nous avaient informé que Belmokhtar était en Libye, l'opération a eu lieu ; il y a une forte probabilité qu'il était sur le site qui a été ciblé, il est vrai que sa mort a été donnée à plusieurs reprises, il y a aujourd'hui un faisceau d'informations qui confirme cette information, c'était un terroriste parfaitement violent et parfaitement sanguinaire.» Le président français exprimera, par ailleurs, sa gratitude au président Bouteflika et rendra hommage aux services algériens pour avoir fait «un excellent travail après l'assassinat de Gourdel, presque tous les assassins ont été arrêtés(?).» Interrogé sur d'éventuels projets dans le secteur économique mis à part «Renault, Sanofi et Alstom» déjà existants, le président français a fait savoir que «les discussions avec Peugeot sont bien avancées pour installer une usine, ce qui aura des conséquences positives sur l'économie algérienne et aussi française, même si les véhicules seront fabriqués pour la région.» Pour lui, « Peugeot et Renault évoquent beaucoup de choses.» Il indiquera en outre que les deux pays discutent sur des projets énergétiques. TOTAL CONCERNE PAR L'EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE EN ALGERIE «Total est venue pour mener pas simplement des discussions sur le gaz de schiste mais aussi sur d'autres projets énergétiques,» avait-il dit. Il estime qu'il est question «d'attirer les investissements français en Algérie et (depuis un certain temps) les investissements algériens en France.» Il pense que «les PME françaises sont particulièrement les bienvenues en Algérie.» A une question sur son silence sur la décapitation de quatre Saoudiens alors qu'il se trouvait en visite officielle en Arabie saoudite, Hollande répondra «chaque fois que je me déplace, où que ce soit, j'évoque les questions des droits de l'homme et la démocratie de façon à ne rien dissimuler ; je l'ai fait en Arabie saoudite (?) on dit ce que nous pensons sur la peine de mort.» Ce n'est que vers un peu plus de 20h que le président Hollande avait commencé sa conférence de presse à l'hôtel El Aurassi d'Alger. Il l'a animée après avoir rencontré le président Bouteflika et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Avant de répondre aux questions des journalistes, il a affirmé que «chaque visite est importante, c'est ma rencontre avec le président Bouteflika qui a constitué le point fort de cette visite.» Il a fait savoir qu'il s'est entretenu avec Bouteflika «pendant presque deux heures.» Et à propos de sa visite à Alger de quelques heures à peine, (il était arrivé hier vers 14h pour repartir, selon son entourage, le soir même vers 22h), Hollande a reconnu que «c'est un déplacement que je voulais bref pour avoir des discussions avec le président Bouteflika mais aussi avec le gouvernement, le 1er ministre.» Il explique que «nous avons voulu faire une évaluation de ce qui a été fait durant ces deux dernières années (depuis sa première visite en décembre 2012).» Au plan politique, a-t-dit, «nous avons fait part de nos préoccupations et propositions.» Pour ce qui est de la coopération économique, il la juge «positive, il y a déjà l'usine Renault qui a été créée, Alstom et Sanofi.» Une coopération qu'il estime «progresser grâce à un comité mixte qui en fait le point chaque année.» Hollande fera part de discussions sur des questions éducatives et culturelles. UNE RELATION «CONFIANTE, FRUCTUEUSE ET CHALEUREUSE» «Nous voulons développer un segment pédagogique à la demande des Algériens,» a-t-il dit. Il évoquera à cet effet la formation, l'enseignement du français, la coopération entre les universités et les centres de recherche qui doivent être à la disposition des deux pays.» L'Institut du Monde arabe (IMA) a pris en charge, selon lui, «une grande initiative qu'il présentera le moment venu.» La France affirme aussi respecter «ses engagements sur la plan administratif.» Le président français déclare que «nous délivrons 350.000 visas, on a vu des changements très positifs dans ce domaine.» Les deux présidents ont en évidence évoqué les grandes questions internationales. Le Mali «à propos duquel nous avons exprimé notre gratitude au président Bouteflika, pour les négociations de paix qui ont permis la signature des accords.» Il n'a pas manqué d'indiquer que «le président Bouteflika salue l'intervention française au Mali sous les auspices onusiens, d'ailleurs elle a permis d'aller vers ces accords.» Le Tchad et sa situation sécuritaire ont aussi été au menu des discussions entre les deux chefs d'Etat tout autant que la Libye pour laquelle il affirme qu'elle doit avoir «un seul gouvernement, ce qui nous permet d'appuyer les efforts de la communauté internationale.» La Syrie, l'Irak, le Proche-Orient, l'Ukraine ont aussi été passés en revue par les deux présidents. «Nous avons voulu appréhender le monde dans son ensemble,» a dit Hollande. «Les deux ministres des Affaires étrangères entretiennent des relations d'une fluidité qui permet d'être efficace», a-t-il souligné. Il ne manquera pas non plus de rappeler que « quand j'ai fait ma première visite, j'avais dit ce que je devais dire sur le passé, les mémoires, les moments de souffrance(?), aujourd'hui, on doit se tourner vers l'avenir.» Il affirmera que «la relation entre l'Algérie et la France est confiante, fructueuse -notamment sur le plan économique- et chaleureuse.» Il pense que «nous avons une responsabilité commune, il faut aller vers la construction qui ne peut être qu'originale.» |
|