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Le président
français François Hollande effectue aujourd'hui à Alger une visite de travail
de quelques heures centrée sur deux grands volets : coopération économique et
défense. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, le seul
ministre à accompagner Hollande à Alger, avait annoncé cette visite, sans pour
autant donner de date, au mois de mai dernier dans la capitale algérienne.
Au mois de mai dernier, le chef de la diplomatie française avait donné quelques pistes sur le menu de cette seconde visite de Hollande en Algérie. Il s'agit en premier lieu de soutenir les efforts de l'Algérie à ramener paix et sécurité en Libye et au Mali. Paris estime en fait que les accords intermaliens conclus à Alger, en particulier entre la rébellion touareg et le gouvernement de Bamako, sont de nature à donner plus de visibilité dans la région nord du Mali et également au Niger. Une région devenue une zone de prédilection des groupes terroristes qui menacent autant les pays subsahariens que l'Algérie, et contribuent à approfondir le chaos en Libye. En fait, Paris apprécie le travail effectué par la diplomatie algérienne au Mali et soutient également la démarche algérienne dans le traitement du dossier libyen. En éclaireur à Alger au mois de mai dernier, le chef de la diplomatie française a en fait préparé cette visite de François Hollande, qui aurait selon ses proches, dont Fabius lui-même, un «petit faible pour l'Algérie». Le gros des discussions algéro-françaises sera centré ainsi sur la coopération militaire, dont la lutte contre le terrorisme et la sécurisation de la région sahélo-saharienne. Paris a également besoin de l'Algérie pour avoir une meilleure visibilité de la menace terroriste sur le sol français qui viendrait de groupes proches de Daech ou d'Al-Qaïda. La coopération entre Alger et Paris sur cette question est même qualifiée «d'excellente» par les Français, qui ont reconnu également que l'Algérie «joue un grand rôle» au Sahel. Un officiel français a même lâché récemment que «la France et l'Algérie travaillent ensemble depuis un moment, au moins depuis l'intervention en janvier 2013 de Paris au nord du Mali, et coordonnent leurs actions en matière de lutte contre le terrorisme dans cette partie de l'Afrique, le Sahel». Par ailleurs, Paris veut également coordonner avec l'Algérie pour trouver une solution à la situation chaotique en Libye, devenue presque otage des milices armées proches de l'Etat islamique. Une situation qui hante la France et qui, selon des experts, pourrait être une menace directe contre la sécurité en France avec l'envoi de djihadistes pour y perpétrer des attentats terroristes. Sur cette question, on estime à Paris que «les Algériens sont pragmatiques et centrés sur les questions de stabilité et de sécurité». Là-dessus, il semble y avoir un parfait consensus entre les deux pays quant à l'urgence d'aider les parties libyennes à dépasser leurs différends pour entamer un processus de dialogue devant ouvrir la voie à la fin de la crise. Si la France attend beaucoup de l'Algérie sur le volet de la coopération sécuritaire et en matière de défense, le volet économique sera par ailleurs également au centre de cette visite de Hollande à Alger. Une visite qui devrait permettre aux chefs d'Etat des deux pays de confirmer leur volonté de maintenir, sinon d'approfondir cette relation «excellente» entre les deux capitales, comme cela a été relevé récemment par l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié. «La relation est à un niveau de qualité que le président Bouteflika décrit lui-même comme inégalée depuis 1962. Elle illustre la force des liens d'amitié entre nos deux pays», avait relevé M. Emié. En fait, la première visite de François Hollande en Algérie en tant que chef d'Etat au mois de décembre 2012 avait largement contribué à l'apaisement en reconnaissant solennellement devant l'APN «les souffrances infligées par la colonisation française» au peuple algérien. Et puis, il y a le «business», et Paris semble mal accepter que la Chine prenne la tête du peloton des pays qui commercent avec l'Algérie. La France est pour le moment reléguée au second rang avec des échanges s'élevant à 10,5 milliards d'euros en 2014. La France veut ainsi revenir en force sur le marché algérien où elle compte, depuis la signature de l'accord stratégique de 2012, quelque 7.000 entreprises exportatrices vers l'Algérie et 450 qui y sont installées, dont Alstom, Lafarge, Danone, Renault. Pour autant, signe que cette visite de Hollande sera exclusivement centrée sur le volet sécuritaire, il n'y aura avec lui que le chef de la diplomatie et des élus et personnalités françaises. Hollande est attendu à Alger en début d'après-midi. Il rencontrera d'abord le Premier ministre Abdelmalek Sellal, puis le chef de l'Etat. François Hollande animera une conférence de presse à l'hôtel Aurassi, ensuite un dîner sera donné à l'ambassade de France. |
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