![]() ![]() ![]() ![]() Il y a quelques jours, le Premier ministre israélien Benyamin
Netanyahu a surpris en déclarant qu'il serait prêt à négocier la paix avec les
Palestiniens et le monde arabe sur la base du plan de paix que l'Arabie
saoudite a soumis en 2002 au sommet de Beyrouth de la Ligue arabe et adopté par
les Etats membres de celle-ci sous l'intitulé d'initiative arabe pour la paix.
Déclaration qui a en effet de quoi surprendre car émanant d'un responsable
politique israélien qui ayant jugé inacceptable l'initiative arabe a opposé une
fin de non-recevoir catégorique aux pressions internationales ayant tenté
d'emmener Israël à l'accepter comme cadre d'une négociation globale de paix.
Il faut à l'évidence s'interroger sur les raisons qui font que subitement le plan de paix arabe vient de trouver grâce aux yeux de l'un de ses plus acharnés pourfendeurs. Netanyahu s'est souvenu de l'existence de ce plan de paix parce qu'il a émané de l'Arabie saoudite, Etat qui a noué souterrainement une alliance stratégique avec Israël qui pour devenir officielle et publiquement assumée par lui ne doit plus être parasitée par la question palestinienne. Il n'est donc pas impossible que les Saoudiens aient soufflé à Benyamin Netanyahu d'admettre leur plan comme point de départ à des négociations avec les Palestiniens qu'ils contraindront à ne pas s'en tenir au pied de la lettre sur les conditions posées à Israël par ce plan de paix. Il ne fait aucun doute que pour les Saoudiens, la question palestinienne ne revêt plus un caractère fondamental et déterminant dans leur rapport à l'Etat sioniste qu'ils perçoivent désormais en tant qu'allié régional sur lequel ils comptent pour contrer l'ennemi principal qu'est pour eux la République islamique d'Iran. Pour peu donc qu'Israël cesse de considérer comme nul et non avenu le plan arabe de paix, Ryadh usera de toute la force de son influence sur les Palestiniens et au sein de la Ligue arabe pour qu'ils aillent à des négociations dans lesquelles il sera tenu compte des préalables et exigences que Benyamin Netanyahu a mis en avant quand il s'est déclaré disposé à la relance du processus de négociations de paix. Ce deal que l'on suppose être intervenu sur la question palestinienne entre le Premier ministre israélien et les émirs saoudiens ne s'est pas conclu en tenant compte de l'intérêt des Palestiniens mais de ceux de ses deux parties contractantes. Le chaos dans lequel baigne le Moyen-Orient est en train d'accoucher d'une reconfiguration géopolitique dont le peuple palestinien et sa cause nationale risquent d'en être les laissés-pour-compte. L'alliance de fait qui existe désormais entre Israël et l'Arabie saoudite intégrant les pétromonarchies du Golfe suppose leur entente sur la solution du problème qui la rendait inimaginable: le conflit israélo-palestinien. Ces monarchies arabes étant les plus en «nécessité» de cette alliance n'ont aucun scrupule à sacrifier les Palestiniens. Le sachant, Benyamin Netanyahu pouvait sans se renier remettre au goût du jour le plan de paix arabe. |
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