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Les familles des victimes accusent : La DGSE a-t-elle versé de l'argent au père de Merah ?

par Abdelkrim Zerzouri

Nouvelle tempête médiatique autour de l'affaire Merah. En vérité, l'enquête, en question, n'a jamais été clôturée, du moins pour les parents des victimes qui ont, sans cesse, durant ces trois dernières années, exigé que la vérité totale soit établie, mais de récents développements semblent imprégner ou imposer une nouvelle relance de ce dossier qui n'a pas fini de secouer l'opinion publique française. Le 5 juin dernier, l'arrestation « éclair » et l'expulsion « illico presto » de M. Mohamed Benalel Merah, père de l'auteur des attentats de Toulouse, est un comportement jugé « douteux » par Albert Chennouf-Meyer, le père d'Abel Chennouf, une des victimes assassinées par Mohamed Merah, vite exploité pour remettre, sur tapis, son accusation contre les services secrets français.

Persuadé qu'il y a eu des failles dans la surveillance du « tueur au scooter », (surnom attribué à Mohamed Merah), Albert Chennouf-Meyer a, toujours, clamé que les services secrets français ont manqué à leurs obligations de surveillance de l'auteur des attentats. Sa première plainte contre la DGSE remonte bien au 7 mai 2012, moins de 2 mois, après l'assassinat de son fils. Appuyé de ses avocats, Albert Chennouf-Meyer a, toujours, insisté sur cette « négligence » des services de sécurité français, et les deux vidéos d'une durée de 20 minutes chacune, qui montreraient les dernières minutes de la vie du terroriste, pendant lesquelles, il expliquerait ses collaborations avec les services de renseignements français, sont considérées comme des preuves irréfutables, de cette négligence. Ces vidéos compromettantes, donc, sont détenues par le père de Mohamed Merah, depuis la mort de son fils, celui-là même qu'on a expulsé d'une manière « hâtive ». Pour rappel, c'est Mohamed Benalel Merah, qui a, le premier, évoqué ces vidéos depuis l'Algérie où il était installé, il avait affirmé les avoir reçues de son fils, indiquant qu'elles dataient du siège de l'appartement du tueur par le RAID, et l'on croit, dur comme fer, du côté des parents des victimes que ces vidéos prouvent des liens antérieurs aux meurtres, entre Mohamed Merah et la DGSE. De là, à penser que ces preuves compromettantes ont été détruites par les services de sécurité français, le pas est vite franchi.

Le père de l'une des victimes, Albert Chennouf-Meyer, « accuse les services secrets français d'avoir versé de l'argent, à Mohamed Benalel Merah, en échange des vidéos compromettantes». Et, hier matin, il était entendu par les gendarmes, sur ce volet de l'affaire. Est-ce pour calmer ses spectaculaires sorties médiatiques? En tout cas ses avocats s'accrochent, au fil de ce rebondissement, criant haut et fort «nous demandons, enfin, l'ouverture d'une information judiciaire sur ce volet».