Jeudi dernier, une
affluence inhabituelle a régné à la salle Mohammed-Dib du palais de la culture
Abdelkrim-Dali à Imama, pour le vernissage de l'exposition photographique
«l'Enfance et la guerre», organisée par le centre des arts et expositions de
Tlemcen. Devant un public nombreux et attentif, le directeur du centre des arts
et expositions a fait une belle présentation de l'exposition photographies et
vidéo, retraçant la situation des enfants pendant la guerre de la révolution
1954-1962. Trois espaces vidéo pour la projection de trois films et plus d'une
cinquantaine de photographies seront présentés du 04 juin au 15 juillet 2015.
«L'exposition est le fruit d'un travail de recherche qui a duré 08 mois, dans
les archives de la cinémathèque algérienne. Nous avons pu à partir des films d'archive
et de techniques numériques avancées collecter un ensemble de photographies et
faire le choix selon notre thématique. L'exposition est divisée en quatre
espaces. Le premier concerne la souffrance des enfants dans leur vie
quotidienne, entre école, travail et aide aux moudjahidine. Un deuxième espace
concerne la vie des enfants dans les camps de réfugiés en Tunisie, souffrance
et espérance. Le troisième espace comporte des photographies des dessins des
enfants pendant la guerre de révolution, et des photos sombres qui retracent
une longue souffrance se terminant par trois couleurs (blanc, rouge et vert) et
un soleil illuminant une terre avec l'espoir d'une vie meilleure. Enfin, un
quatrième espace qui comporte un atelier vivant de dessins des enfants de nos
jours, encadré par un animateur culturel et une pédopsychologue. Cette
exposition, qui entre dans le cadre de la Journée mondiale de l'enfance et
surtout le soixantième anniversaire de la révolution du premier novembre 1954,
se veut un retour en arrière pour voir la situation des souffrances des enfants
de la guerre, et pour montrer aux nouvelles générations combien a été chèrement
payée cette liberté», a expliqué Amine Boudefla, directeur du centre des arts
et expositions et enseignant-chercheur à l'université Abou Bakr-Belkaïd de
Tlemcen, lors de l'inauguration de cette manifestation culturelle. Selon Amine
Boudefla, de nombreux films seront présentés au public; l'on peut citer : le
film de Yasmina qui a été présenté à New York en 1960 et qui a été pour
beaucoup dans la grande victoire diplomatique de l'Algérie, qui s'est traduite
par l'adoption de la déclaration historique de l'octroi de l'indépendance
connue sous le nom de la résolution 1514 du 14 décembre 1960 sur le processus
de décolonisation des peuples. Ce film se focalise sur la situation engendrée
par la guerre coloniale et plus précisément sur les regroupements dans les
camps. Il est basé sur l'histoire d'une petite fille qui parle avec les accents
de l'enfance : «Mon père est mort sans pousser un cri, je n'ai pas pleuré,
peut-être par peur?», le film de 1961, j'ai huit ans, qui raconte la guerre,
les bombardements, les fuites vers la Tunisie, le passage des lignes Challe et
Morice dessinés et commentés par des enfants terrifiés, réfugiés dans ce pays,
le film tract de réalisateurs communistes, non distribuable sur les circuits
«ordinaires», qui a dû être diffusé dans des circuits militants, associations
d'étudiants. Ce film a été saisi par la police 17 fois, ensuite interdit pour
dix ans. Ce fut l'un des premiers films représentant le cinéma «parallèle»,
l'enfer à dix ans, une production algérienne réalisée après l'indépendance qui
rassemble 05 films, hier des témoins d'Amar Laskri, où un jeune garçon prend
conscience de l'injustice et de la nécessité de lutter avec des armes contre
l'ennemi. Il dérobe une arme à un soldat de l'armée française, la grive
d'Abderrahmane Bouguermouh. Pour les enfants du douar, les grives ont deux
finalités: avoir de l'argent et aider leur famille et faire passer les messages
des moudjahidine, la mer de Ghaouti Bendeddouche, où un jeune garçon des
hauts-plateaux veut voir la mer, il se cache dans un camion qui le mène au port
et là, c'est déjà le couvre-feu et le petit garçon est tué, la rencontre de Sid
Ali Mazif, où un orphelin de guerre émigre en ville. Son village a été rasé par
l'aviation coloniale. Recueilli par une famille d'ouvriers dans un quartier
d'Alger, en pleine «bataille d'Alger», il devient? et quand jeannette de Youcef
Akika, dans une école à l'heure de la récréation, des petites filles jouent à
la corde, le regard d'une petite fille se fixe sur la corde, c'est le souvenir
de ses parents torturés, attachés par des cordes?