Si la démission de
Blatter semble être consommée, les réactions de par le monde s'enchaînent, les
unes saluant le geste du désormais ex-patron de la Fifa, les autres
applaudissant le départ de celui qui est devenu indésirable aux yeux de
l'Europe. «Même si un nouveau mandat m'a été confié, il semble que je ne sois
pas soutenu par tous dans le monde du football», résumera le Suisse sa
décision, expliquant qu'il va «convoquer un congrès extraordinaire et remettre
mon mandat à disposition». Luis Figo, l'ancien international portugais et un
temps candidat à la course à la présidence de la Fifa, a écrit sur sa page
Facebook, à propos de la démission de Blatter que c'est «un bon jour pour la
FIFA et pour le football», appelant à un «consensus dans la transparence» en
prévision du prochain congrès électif qui aura lieu probablement d'ici mars
2016. Le président de la Fédération anglaise de foot, Greg Dyke, l'un des plus
farouches adversaires de Blatter a tout naturellement fait part de sa joie
évoquant le futur organisateur de la Coupe du monde 2022. «Si j'étais le Qatar
aujourd'hui, je n'aurais pas vraiment confiance». Une déclaration lourde de
sous-entendus qui montre quelque part que l'attaque contre Blatter trouve son
explication dans le choix des pays organisateurs des deux prochains Mondiaux.
Le Suisse s'est même exprimé sur ce sujet affirmant que ces attaques venues des
Etats-Unis d'Amérique n'auraient pas eu lieu si d'autres pays avaient été
choisis pour la Coupe du monde. Le même sentiment de satisfaction est partagé
par son homologue de la Fédération néerlandaise qui a affirmé que «c'est une
très bonne nouvelle». Le président de la Fédération allemande de football a,
quant à lui, qualifié la décision de Blatter de «correcte bien que tardive» de
même que l'actuel président de l'UEFA, le Français Michel Platini qui, lui, a
salué la décision. L'ancien bras droit de Sepp Blatter, Jérôme Champagne, a
déclaré que le Suisse «se sacrifie pour elle (la Fifa, ndlr), une structure
qu'il a beaucoup développée et qu'il aime beaucoup». Il évoquera à son tour les
réformes que Blatter a annoncées, estimant qu'«il faut rendre aux Fédérations
nationales le pouvoir au comité exécutif» pour limiter l'influence des
confédérations.
Le président du
syndicat des joueurs professionnels (Fifpro) a qualifié la démission de Blatter
de «coup de tonnerre» sans que cela soit une surprise, s'interrogeant sur la
suite des opérations, «quelles réformes, comment et avec qui ?» Pour le kaiser
Franz Beckenbauer, la décision de Blatter est «raisonnable» alors qu'il situe
le problème de la Fifa au «système». L'ancien gardien de la sélection
camerounaise, Joseph-Antoine Bell, pense que Blatter a été «logique avec
lui-même écartant, au passage, que sa démission soit «une mauvaise nouvelle
pour l'Afrique», ce qui n'est pas le cas pour certains dirigeants du football
du continent noir, dira-t-il. Quant aux prochaines candidatures, Bell, avec son
franc-parler naturel égratignera le favori des Européens, Michel Platini, qu'il
appelle d'ailleurs à démissionner lui aussi. «Je ne crois pas que l'Afrique le
soutiendra en cas de candidature. Mais il n'y a pas de raison pour que Platini
se présente. Il a voté pour le Qatar». Pelé a, pour sa part, demandé aux
«honnêtes gens» de nettoyer le football mondial ajoutant que cette démission
était «regrettable». La Concacaf, principale cible du fisc américain, s'est
dite prête à aider à la «reconstruction» de la Fifa et la Confédération
sud-américaine de football a appelé à «l'unité». La Confédération asiatique,
qui a soutenu la réélection de Blatter, a assuré qu'elle s'efforcerait de
trouver «la meilleure façon d'avancer». Le président du Comité international
olympique (CIO), Thomas Bach, a dit «respecter» la décision et s'est félicité
des «réformes nécessaires» que le Suisse dit vouloir lancer d'ici à son départ.
Blatter parti, sa succession reste ouverte et plusieurs prétendants sont déjà
sur la ligne de départ. On citera, entre autres, Figo, Ginola, le président de
la fédération hollandaise ou encore le prince Ali.