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Quelques centaines
de praticiens de la santé publique se sont rassemblés, hier, devant le siège du
ministère de la Santé, répondant ainsi à l'appel du SNPSP qui a appelé ses
adhérents à se mobiliser pour pousser la tutelle à honorer ses engagements. Les
praticiens en blouse blanche, avec des casquettes et des ballons sur lesquelles
était inscrit le nom de leur syndicat «SNPSP», ont commencé à se regrouper vers
les coups de 11 heures dans le jardin se trouvant face au ministère de la
Santé. Encadrés par un dispositif sécuritaire, les manifestants venant de
différentes wilayas du pays ont exprimé à travers les slogans répétés et les
pancartes brandies, leur désarroi quant au sort «inconnu» des revendications
socioprofessionnelles «laissées dans le flou » selon certains praticiens.
Les praticiens ont tous insisté sur le fait que cette démonstration de force n'est nullement politique mais elle est «socioprofessionnelle». Ils réclament l'application de l'accord cosigné entre le MSPRH et le SNPSP en réunion de conciliation le 04 mai 2015, en répondant ainsi favorablement à une série de revendications en suspens. Dr Messous, praticienne dans le service de pneumologie à El Harrach, est allée décrire le calvaire sans fin des malades et des praticiens de la santé. Elle a déploré en tant que praticienne le manque de moyens dans les structures de santé publique et la détérioration de notre système de santé. Elle a évoqué les problèmes des rendez-vous dans les servies de radiologie « scanners, l'IRM et le reste » y compris pour les bilans biologiques. Elle a affirmé que face à cette situation, le patient et le praticien sont pris en otage. « Le praticien se trouve bloqué dans son travail et le patient en attente », a-t-elle regretté. En matière d'hospitalisation, également, elle affirme que le nombre des lits n'est pas suffisant, notamment pour certaines spécialités. Un manque de médicaments en matière d'urgence, « allez parfois trouver de l'adrénaline, allez trouver le minimum pour répondre à une urgence ! », dit-elle. Et de poursuivre « quand il n'y a pas le nécessaire pour répondre à une urgence, cela veut dire une non-assistance à personne en danger sans le dire carrément ». Des chirurgiens-dentistes interviennent pour affirmer « nous n'avons que le fauteuil quand il est fonctionnel, les produits dentaires sont absents, il n'y a aucun produit ». Sur le plan de carrière professionnelle, les manifestants affirment « il a fallu des années de lutte syndicale pour arracher certains acquis, mais ce n'est pas suffisant », disent-ils. Une autre praticienne a émis quelques réserves par rapport au concours. « Nous sommes le 03 juin, le prochain examen est programmé pour le 13 juin sachant que les praticiens principaux, jusqu'à ce jour, n'ont pas reçu de convocation ou d'information sur les conditions ou le lieu du concours en question ». Elle fait savoir que les médecins en chef devraient passer les examens le 15 juin. « Trois quarts des praticiens vont assurer la couverture médicale dans les établissements scolaires, et on ne sait toujours pas qui va à cette couverture médicale et qui va rester, c'est le flou total », a-t-elle affirmé. Une autre enchaîne pour préciser « on ne connaît rien sur les conditions de déroulement de ce concours, il faudrait que ce soit dans la transparence et non pas dans la précipitation sans aucune réflexion », en s'interrogeant qui va assurer la couverture médicale durant le concours ? Et qui va faire face à la population dans les poules de grade et au niveau des consultations ? La logique serait, selon notre interlocutrice, que ce concours se déroule durant les week-ends pour ne pas pénaliser le citoyen. Elle poursuit « il ne faut surtout pas prendre en otage nos malades », a-t-elle averti. De son côté, le président du bureau local des praticiens de l'enseignement supérieur est venu revendiquer le statut de praticien de la fonction publique. Et d'affirmer que chaque fois qu'il y a une loi ou un arrêté, les praticiens de l'enseignement supérieur, ceux de la police, des douanes, de la jeunesse et des sports et d'autres secteurs se retrouvent marginalisés, autrement dit, ils ne sont pas concernés par la majorité des lois. Par rapport au concours, il a affirmé que sa corporation vient juste d'arracher une dérogation auprès du 1er ministre, mais du moment que la date du concours est très proche, prévue le 13 et le 15, sa corporation devrait encore attendre pour passer ce concours si attendu. Il demande, dans ce sens, un délai pour permettre à tous les praticiens de participer au concours. Le SNPSP a donné rendez-vous à ses adhérents pour un autre sit-in, le 10 juin prochain, devant le palais du gouvernement, si la tutelle ne réagit pas. |
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