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Constantine capitale de la culture arabe 2015: Le septième art, le grand absent

par Abdelkrim Zerzouri

Pourrait-on espérer un réveil du 7e art à l'occasion de la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe, 2015»? Parent pauvre de la programmation des évènements culturels inscrits dans le cadre de cet évènement, le cinéma à Constantine tente difficilement de renaître des ses cendres. Aucune salle de cinéma n'était disponible à la veille du lancement de la manifestation, personne ne pouvait se hasarder à souffler le moindre mot sur un sujet aussi embarrassant, et Constantine continue encore à traîner cette tare comme un boulet. Les premiers coups de manivelle de 14 films ont été donnés à l'ombre du lancement de la manifestation culturelle, comme le rappelle le directeur de la culture de la wilaya de Constantine, M. Djamel Foughali, mais de là à voir leur projection sur des écrans de cinéma, l'appréhension l'emporte sur la certitude au sein d'une population qui a oublié à quoi peut bien ressembler une salle de cinéma ! M. Foughali affirme quand même que sur les 14 films en cours de réalisation, une partie sera prête en 2015, et une autre en 2016. On pourrait, donc, bientôt assister à une (ré)animation des écrans de cinéma, demeurés noirs depuis plus d'une décennie.

Dans ce contexte on annonce «l'ouverture imminente» de la cinémathèque En-Nasr, sise à la rue du 19-Juin (près de souk El Asser). Et puis, Constantine n'est plus aussi démunie en matière de salles de cinéma depuis le 16 avril dernier. Depuis cette date, relève M. Foughali, pas moins de 5 salles de cinéma sont opérationnelles dans la ville de Constantine, deux salles au palais de la culture Med Laïd Al Khalifa, une grande salle à la maison de la culture Malek Haddad, ainsi que deux autres à la salle de spectacles Ahmed Bey (ex- Zénith). Les autres salles gardent leurs portes closes depuis une quinzaine d'années. «C'est le Centre algérien de développement du cinéma qui les prend en charge», nous dira notre interlocuteur, et c'est à cet organisme qui commence, effectivement, à peine ses activités (sa création remonte à 2010) qu'incombe l'élaboration des cahiers de charges, les études, le suivi, la réalisation et l'équipement des salles, dont 4 situées à Constantine-ville, une à Aïn S'mara et une autre à El-Khroub.