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Washington
veut contrôler l'Afrique et ne s'en cache pas. Déjà présents militairement en
Espagne sur la base de Moron de la Frontera, près de Séville, depuis les années
50, les États-Unis ont reçu le feu vert pour s'y installer durablement. La
stratégie militaire des Américains leur dicte de disposer de manière permanente
d'une force de réaction rapide pour être déployée en cas de coups durs en
Afrique. Les Américains ont toujours à l'esprit la mort de leur ambassadeur en
Libye lors de l'attaque meurtrière de leur consulat de Benghazi, le 11
septembre 2012.
Cette force d'intervention, qui comptera 2200 hommes et plus de 26 avions, est officiellement destinée à répondre aux différentes crises que connaît le continent africain. Elle aura notamment pour mission de renforcer la protection des ambassades, de récupérer des militaires en difficulté, d'évacuer des civils ou d'intervenir dans les conflits ou les crises humanitaires. Un champ d'action vaste ouvert à tous les scénarios possibles et même inimaginables et qui lâche la bride aux supputations qui voient dans la décision américaine de camper à moins d'une heure de vol de nos frontières une menace d'intervention, tôt ou tard, en Algérie. Le scénario catastrophe paraît limite mais quand on connaît les bouleversements géostratégiques qui secouent le monde arabe et l'Afrique, sous couvert de lutte antiterroriste, on ne peut que craindre le pire. En janvier dernier, le portail officiel du parti antisioniste, une formation politique française, rapportait à ce propos, à travers l'intervention de son président, que «l'Espagne est un tremplin vers l'Afrique, que les Etats-Unis et leurs alliés sionistes ne sauraient se passer pour leur projet de remodelage du Sahel et de l'Afrique». On y apprendra entre autres qu'au début de 2014 le Congrès américain a rediscuté une loi antiterroriste dans le but de permettre l'intervention des forces armées, sans consultation préalable, en Afrique du Nord. La base espagnole devient de fait un porte-avions mobile pour les forces d'intervention rapide américaines qui peuvent intervenir dans n'importe quelle zone de turbulences en Afrique en un laps de temps réduit. Le sentiment d'une volonté américaine de la création d'un réseau de bases militaires en Méditerranée à travers l'Espagne et l'Italie est renforcé par la décision de Washington de réduire sa présence militaire en Europe. Au total, 15 sites militaires américains vont être ainsi rendus aux pays hôtes, principalement en Angleterre et au Portugal. Selon les analystes militaires, la création de ce réseau démontre la préparation méticuleuse des Américains d'un point de départ pour les opérations militaires en Afrique et au Proche-Orient. |
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