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Dans un discours
prononcé hier à Blida lors du congrès constitutif de Talaiou El Houriyet, Ali
Benflis a estimé que le pays est en «danger». «Oui, l'Algérie est en danger. Et
ce danger n'est pas une chimère?» et ce «n'est pas non plus l'œuvre factice de
semeurs de frustrations et de désespoir». «Comment le pays ne pourrait-il pas
être en danger lorsque le sommet de l'Etat ne guide plus la nation ; que le
gouvernement ne gouverne pas et que les institutions ont quasiment cessé de
prendre en charge effectivement les affaires de la nation et la destinée de
notre peuple ?», affirme Benflis.
Selon lui, il existe un «danger» provenant de «menaces directes dans notre voisinage immédiat» au moment où «l'Etat national est fragilisé dans ses fondements par la vacance du pouvoir et la carence du gouvernement». «Comment le pays ne pourrait-il pas être en danger alors que le pouvoir est dépourvu de légitimité et de crédibilité ?», ajoute l'ancien chef de gouvernement. Pour lui, la «gouvernance défaillante a manqué de faire bon usage d'une décennie d'opulence financière exceptionnelle pour bâtir une économie nationale puissante et performante». «Oui, nos gouvernants ont fait perdre à notre système politique l'occasion d'une modernisation et d'une démocratisation du pouvoir et l'ont, tout au contraire, mené vers le tunnel sombre de la personnalisation du pouvoir qui en a exacerbé le caractère autoritaire et totalitaire», dit-il. Benflis estime aussi que «la corruption généralisée a perverti la société». «L'échelle des valeurs a été inversée et le système des références morales a été faussé. L'enrichissement facile et indu et l'accès aux sources de la rente sous toutes leurs formes ont pris le pas sur l'effort et le travail. Dans la corruption qui a submergé le pays, qui s'y est enracinée et qui a cessé d'être un secret bien gardé ou une honte bien cachée, s'incarnent les plus grands préjudices subis par la nation et les échecs les plus retentissants du régime politique en place qu'ils soient politiques, économiques ou sociaux». CRIMINALITE FINANCIERE A cela il ajoute «l'entrave aux libertés» et «les droits violés sous leur forme naturelle comme sous leur forme constitutionnelle». «Le système politique national est clairement devenu dans l'incapacité de produire un projet politique rassembleur, de formuler des ambitions attractives et incitatives et d'indiquer des perspectives que tous, main dans la main, nous souhaiterions atteindre. Le système politique national n'est plus guidé que par le souci du maintien du statu quo; il est devenu ainsi un agent de ce statu quo, un facteur d'immobilisme et un faiseur de stagnation, voire de régression», a-t-il affirmé. «La grande criminalité financière règne en maître dans notre pays», estime Ali Benflis en mettant en exergue la «complaisance» et «l'impunité» dont a bénéficié la corruption, selon lui. |
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