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Jusqu'à la fin de l'après-midi de mardi, c'était l'expert-comptable
désigné par le juge d'instruction, Hamid Foufa, qui a apporté son témoignage
devant le tribunal criminel de Blida en déclarant avoir procédé à deux
expertises de Khalifa Bank, la première à la caisse principale et la deuxième
au niveau des agences d'El Harrach, des Abattoirs, Didouche Mourad, Koléa et
Oran.
La première expertise a été entamée le 6 décembre 2003 à la caisse principale à Chéraga et a consisté en l'examen des onze écritures bancaires entre sièges faites dans le but d'équilibrer le stock physique et le stock comptable, c'est-à-dire l'argent qui se trouvait dans la caisse et les écritures comptables. Il explique que ce sont là les prélèvements de fonds effectués par Abdelmoumène Khalifa et portés sur les bouts de papiers par le directeur de la caisse principale. Au cours de la deuxième expertise effectuée à partir du 12 mars 2005, M. Hamid Foufa découvrit environ 300 opérations bancaires illégales effectuées au sein de Khalifa Bank et étaient considérées comme des faux en écriture entre la caisse principale et les agences contrôlées. Il précise que les prélèvements effectués par Khalifa et les faux en écritures bancaires ont causé un trou de 3,2 milliards de dinars au niveau de la caisse principale et plus d'un milliard de dinars au niveau des cinq agences. En son vingtième jour, le procès en appel de l'affaire Khalifa Bank a vu la poursuite des auditions des témoins qui étaient pour la plupart de hauts responsables au sein d'entreprises et d'institutions publiques au moment des faits. La valse des milliards a recommencé et, à entendre tout cet argent déposé et non récupéré, on commence à avoir le vertige même si, en 2007 lors du premier procès, la plupart des citoyens étaient sidérés par le nombre de milliards déposés à Khalifa Bank. Le juge Antar Menouar continue de mener les auditions tambour battant pour terminer selon le programme que le tribunal s'est tracé. Hier donc, c'était au tour de M. Mourad Cherabi, ex-directeur général de la mutualité des travailleurs de l'électricité et du gaz qui déclara au tribunal que l'institution qu'il dirigeait avait fait deux dépôts de 5 milliards de centimes chacun, la première fois par le directeur général qui l'a précédé et la seconde par lui-même. Il précisa que c'est le conseil d'administration qui entérina la décision de dépôt car les intérêts étaient de l'ordre de 10 % alors que la somme qui a été mise en dépôt provenait du surplus des montants réservés aux primes de départ en retraite. Outre les intérêts qui ont atteint 10 %, les 130 travailleurs de la coopérative ont bénéficié de réductions sur les billets d'avions de Khalifa Airways de l'ordre de 50 %. Quant à la carte de gratuité de transport concernant la même compagnie aérienne, le témoin déclara qu'il ne l'a utilisée qu'une ou deux fois. Il avoue aussi que sa fille a travaillé au sein de Khalifa Airways. Il annonce aussi que le premier dépôt de 5 milliards de centimes a pu être récupéré mais il ne sait pas si le second l'a été ou non. L'ex-directrice générale de l'entreprise nationale des systèmes d'information, Mme Berkane Fadhila, a été appelée à la barre après M. Mourad Cherabi, et déclara qu'elle n'était pas encore à la tête de la société au moment des faits puisqu'elle n'a été désignée qu'à partir de 2004, alors que, en ce qui concerne les 100 millions de dinars déposés par son prédécesseur, ils n'ont pu être récupérés, selon les informations en sa possession. Pour M. Derkaoui Hamid, qui occupa le poste de directeur général du centre d'études et de réalisations urbanistiques de Sétif de 2004 à 2008, la somme de 130 millions de dinars déposée par son prédécesseur l'a été à cause des taux d'intérêt assez élevés. Lorsqu'ils ont appris que Khalifa Bank allait avoir des difficultés, ils ont pu récupérer la somme de 50 millions de dinars mais les 80 millions restants ont été perdus malgré les différentes tentatives de les récupérer, comme a tenu à le préciser le témoin. L'ancien directeur général de l'entreprise national de navigation aérienne, M. Hamed Abdelouahab, qui se trouve actuellement en retraite, déclare pour sa part que l'entreprise qu'il a dirigée de 2002 à 2006 a effectué un dépôt de 5 milliards de centimes auprès de l'agence de Khalifa Bank de Chéraga, montant qui n'a pu être récupéré à cause des problèmes financiers qu'a rencontrés la banque. Il précisa aussi que son entreprise avait des relations de travail avec toutes les compagnies d'aviation, parmi elle Khalifa Airways. C'est ce qu'a aussi déclaré M. Belkhiri Ali qui a occupé le poste de directeur général de l'entreprise nationale des systèmes informatiques de 1997 à 2004, que son entreprise avait effectué un dépôt de 10 milliards de centimes auprès de Khalifa Bank au taux de 10 %, pour une année renouvelable et que ce montant n'a pu être récupéré entièrement. M. Bouchkène Saïd, ancien directeur de la coopérative indépendante des fonctionnaires algériens, déclara lui aussi que l'institution qu'il dirigeait avait déposé la somme de 20 millions de dinars en 3 étapes sans qu'ils puissent récupérer ni le dépôt ni les bénéfices qui ont été réalisés. Ce fut par la suite au tour de M. Baghoul Mohamed Saïd, qui a occupé le poste de directeur général de l'entreprise de forage de puits dont le siège était à Hassi Messaoud, d'être appelé à la barre pour apporter son témoignage. Il informa le tribunal que son entreprise avait déjà opéré des dépôts qui sont arrivés à 150 millions de dinars auprès de l'agence de Hassi Messaoud, en deux tranches. Du fait qu'il n'a été nommé à la tête de l'entreprise qu'en janvier 2003, le témoin affirma qu'il a essayé de retirer l'argent pour le placer dans une banque publique mais il n'a pu le faire. Il déclare ignorer si la totalité de la somme a pu être récupérée car il a quitté son poste en décembre 2004. Enfin, M. Idir Hocine, ex-président-directeur général de l'entreprise de détergents et produits d'entretien, reconnut que l'entreprise qu'il dirigeait avait opéré un dépôt de 100 millions de dinars auprès de l'agence Khalifa Bank de St George, mais que la totalité de la somme ainsi que les bénéfices qu'elle a générés n'ont pu être récupérés. Il précisa enfin que la principale raison qui les a poussés à opérer ce dépôt sont les forts taux d'intérêts pratiqués par Khalifa Bank. |
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