« Nous avons cotisé pour ramasser les 4 millions de centimes, frais des
charges de l'avocat qui défendra nos camarades devant le tribunal pénal », nous
a déclaré hier, Melle A.K. l'une des délégués des étudiants grévistes de
l'Institut de la Nutrition et de l'Alimentation et des Technologies
Agroalimentaires (INATAA).
«La direction de notre institut, le Rectorat de l'université des frères
Mentouri et la société de sécurité et de gardiennage, ont tous les trois déposé
une plainte contre des étudiants, délégués et autres, dont des filles, le
nombre peut aller jusqu'à 70 étudiants, les chargeant du grief de destruction
de biens publics, et coups et blessures volontaires», ajoute D.C., une déléguée
qui a déjà comparu à deux reprises devant le tribunal administratif, suite aux
événements de la fermeture de la tour administrative (Mentouri) par les
étudiants de l'INATAA. Et de poursuivre : «c'est dans ce contexte que nous
avons bloqué encore une fois, le portail de l'entrée, lundi passé, après qu'il
ait été libéré juste après les derniers événements». «Suite aux événements du 5
mai, on a remis 17 certificats médicaux de nos camarades blessés aux services
de la Gendarmerie nationale, ils nous ont promis de se charger du reste». Elle
dira encore : «certes, les sanctions du conseil de discipline ont été annulées,
mais mon passage au tribunal administratif ne sera jamais effacé de mon
dossier, ni le stress que j'ai subi durant cette journée». «La solution de tous
ces tourments est entre les mains du ministère, mais comme disent certains, on
n'est qu'une goutte d'eau dans un océan, notre institut est le seul du genre au
niveau national, des étudiants de 48 wilayas y font leur formation, on ne s'est
pas déplacé loin de nos domiciles pour passer dans des tribunaux, et cette fois
cela peut aller plus loin avec un tribunal pénal». Notons qu'un appel a été
lancé par les enseignants de cet institut, le 17 mai, deux jours avant le 19
mai, à travers lequel le corps enseignant dit comprendre et soutenir les
revendications des étudiants, à savoir l'introduction des cinq spécialités au
niveau de la nomenclature des postes de la fonction publique. Dans cet appel,
les enseignants mettent l'accent sur le compromis positif qui s'est dégagé avec
«la reconnaissance de leurs revendications par la tutelle, la mise en place
d'une commission mixte étudiants-enseignants garante du suivi et de
l'enrichissement du dossier relatif à la promotion de leurs diplômes, la
volonté déjà exprimée des enseignants de rattraper les retards de cours de
microprojets et de mémoires de fin de cycle, selon un calendrier auquel les
enseignants réfléchissent». Les enseignants qui soulignent que personne n'a
signalé qu' «ils sont restés, eux, pendant 5 mois comme des SDF, sur la route
nationale, et qu'ils n'arrivent pas à oublier l'importance des dégâts
occasionnés tels que la perte de documents de données lors de l'incendie
survenu en 2001, thèse de magister en format électronique, ouvrages, matériel ;
les labos contiennent des produits chimiques très inflammables et explosifs,
qui coûtent environ 40 milliards de centimes. «Pour les 1200 étudiants, il y a
1200 avis», se désolent les enseignants. «On est pour leurs revendications,
fondées d'ailleurs ; on est défavorisés dans le recrutement dans le domaine de
la répression de la fraude, le contrôle des aliments, dans la restauration
collective comme conseiller de nutrition ; on nous préfère les biologistes,
mais on est contre la manière, contre la violence, les menaces, les insultes et
la fermeture du portail», soulignent encore les enseignants de l'INATAA.