|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La relation entre entreprise et recherche a été le thème du colloque
organisé hier par le FCE et qui a réuni un ensemble de chercheurs, enseignants,
chefs d'entreprises et universitaires venus d'Algérie et de pays européens afin
de contribuer à un débat qui s'enracine peu à peu au sein de la société mais
qui n'avance pas à la vitesse souhaitée afin d'arriver à une véritable
corrélation entre l'université et l'entreprise. Le président du Forum des chefs
d'entreprises, Ali Haddad, dans une intervention, a déclaré qu'il y a lieu de
reconnaître «que l'expérience de notre université comme celle de l'entreprise,
et ce depuis 50 ans, n'ont permis ni l'émergence d'une entreprise compétitive
ni celle d'un système d'enseignement et de la recherche efficient». C'est
d'ailleurs ce à quoi ont tenté de répondre les participants dans leurs
interventions. Parmi lesquelles, il y a lieu de souligner celle de Hafid
Aourag, DG de Recherche et Développement technologique de l'Université des
sciences et de la technologie Houari Boumediène (USTHB), qui développa son
intervention sur le retard qu'a connu la recherche scientifique pour plusieurs
raisons, liées notamment à des contraintes de tous bords et aussi à l'absence
d'investissement des pouvoirs publics dans la recherche depuis la moitié des
années 1980. Les conséquences sont lourdes, affirme cet intervenant, et ce
malgré un redémarrage surtout à partir des années 2000. Accusant un déficit,
l'Algérie est loin de la norme internationale qui veut à ce qu'il y ait un
nombre de 1.080 chercheurs pour 1 million d'habitants. Notre pays est encore
loin et il est actuellement à seulement 700/1 million. «Un défi que nous devons
relever dans les 5 prochaines années», a-t-il indiqué. L'intervenant citera
également les centres de recherche en voie de construction qui sont au nombre
de 47 et qui seront opérationnels dès les 2 prochaines années en même temps
qu'il fera le bilan sur les 20 centres de recherche existants. Chafa Fawzia,
vice-recteur à l'USTHB, s'est posé la question de savoir si l'université est
ouverte sur l'entreprise ou non. Et de répondre par l'affirmative. Pour cette
intervenante, l'université dispose de plusieurs disciplines intéressant les
entreprises et dispose également d'une offre de formation toujours plus
diversifiée. Mais reste que la question fondamentale qui se pose pour
l'université est de savoir «ce qu'attendent les entreprises de l'université».
Cette universitaire s'est, en outre, dite en faveur d'un statut pour les
doctorants pour les motiver à la recherche et développement au sein de
l'entreprise car l'université ne peut prendre tous les doctorants pour faire de
la recherche. Une proposition qui a recueilli la faveur des participants.
D'autres intervenants ont estimé que la relation université-entreprise est condamnée à être développée seulement lorsque notre pays passe du nombre de 700 mille entreprises à 2 millions d'entreprises, a estimé Brahim Benabdeslem, vice-président du FCE, qui a situé la problématique dans le peu d'entreprises qui existent et plaidera pour un système facilitant la création de nouvelles entreprises. Il regrettera le recul constaté de la capacité des entreprises qui assuraient un PIB de 30% dans les années 1970 alors qu'actuellement ce même PIB n'est assuré qu'à auteur de 5%. Pour lui, c'est l'activité d'un plus grand nombre d'entreprises qui va mener inéluctablement à cette corrélation tant recherchée. Des avis également ont été émis en faveur d'une participation des entreprises au conseil scientifique et au conseil d'administration de l'université. Il a été également recommandé la création et l'ouverture de structure de recherche et développement au niveau des entreprises. Propositions qui n?ont pas laissé indifférent. Cela dit, le président du FCE s'est dit favorable à l'ouverture d'universités privées. |
|