Outre les coûts en
termes de vies perdues, les accidents de travail affectent toutes les
activités. Le secteur du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique
(BTPH) ont mauvaise réputation. Des secteur très accidentogènes où l'on recense
plus du tiers des accidents au niveau national. La chute est la cause la plus
répandue des blessures et des décès enregistrés dans le secteur. Outre
l'évaluation globale des risques, un suivi permanent et des inspections
régulières sont indispensables. L'inspection du travail peut jouer un rôle
important pour réduire ces risques. Les inspecteurs du travail ont tout d'abord
une fonction de conseil important, notamment en matière de prévention des
risques, mais ils ont également à effectuer des rappels à la loi : il s'agit
des lettres d'observation et des mises en demeure qui ont le statut de décision
administrative qui sont assorties d'un délai précis pour faire l'objet d'un
recours hiérarchique ou contentieux. Dans ce cadre, une journée de formation,
organisée par l'INPRP dimanche dernier au parc national de Lalla Setti a
notamment fait le point sur les possibilités de réduction des accidents et des
maladies professionnelles en milieu du travail. Selon la directrice de l'INPRP,
Dr. Farida Iles, il s'agit de « trouver les formules qui assurent mieux
l'application des dispositions légales relatives aux conditions de travail et à
la protection des travailleurs dans l'exercice de leur profession, telles que
les dispositions relatives à la protection individuelle et collective des
salariés, à la sécurité, l'hygiène et la médecine du travail, dans la mesure où
les inspecteurs du travail sont chargés d'assurer l'application de ces
dispositions. Le contrôle de l'application des lois et prescriptions concernant
la sécurité, l'hygiène et le milieu de travail devra être assuré par
l'inspection du travail de manière appropriée et suffisante. L'inspection du
travail devra prévoir des sanctions appropriées en cas d'infraction aux lois ou
aux prescriptions. Lorsque des manquements ou violations aux dispositions
législatives et réglementaires concernant l'hygiène, la sécurité et la médecine
du travail sont constatées, l'inspecteur du travail met l'employeur en demeure
de se conformer aux prescriptions ». Le ministère du Travail, à travers ses
structures et ses institutions, a assuré une couverture évolutive aussi bien en
matière de législation, d'assistance que de communication. Considérant
l'orientation de l'Algérie vers une économie de marché, une reconfiguration de
l'action de prévention a été initiée par le ministère du Travail afin de
permettre aux entreprises qui ont pris ou doivent prendre en considération de
nouveaux paramètres de disposer du référentiel nécessaire à leur adaptation. «
Nous pouvons dire ainsi que face à de nouveaux problèmes, nous apportons de
nouvelles réponses par une interaction dynamique entre les différents
opérateurs et acteurs de la prévention», a souligné Farida Iles. Cette journée
qui a vu la participation des inspecteurs du travail de l'ouest algérien a été
consacrée à la présentation des missions de l'INPRP, le rôle de l'inspection du
travail dans l'amélioration des conditions de travail, et la protection
individuelle et collective des salariés. «L'interaction dynamique entre les
différents opérateurs et acteurs de la prévention se traduit par une
articulation assez flexible des mécanismes de la prévention, permettant un
suivi de proximité de la réglementation, l'adaptation des normes liées à la
sécurité et la santé au travail et leur intégration systématique aux schémas
organisationnels des organismes et des entreprises. Les enjeux de la prévention
des risques professionnels tendent à protéger la santé et la sécurité des travailleurs
: créer un emploi de qualité ; répondre aux obligations de la prévention ;
favoriser le dialogue social ; contribuer à la performance de l'entreprise », a
indiqué pour sa part l'inspecteur régional d'Oran, Bendine Mohamed. Selon
l'inspecteur de la wilaya de Tlemcen, Bouziani Ghaouti, «l'Algérie a mis en
place tout un dispositif de prévention basé sur un ensemble de moyens
législatifs, réglementaires et techniques : services d'hygiène et sécurité,
services de médecine du travail, institut de prévention des risques
professionnels?, des lieux de concertation (commission d'hygiène et de
sécurité, Conseil national à l'hygiène, la sécurité et la médecine du Travail),
et de contrôle (inspection du travail) ». Les inspecteurs du travail présents à
cette rencontre ont échangé sur les difficultés rencontrées dans l'exercice de
leur activité.
Dans ce contexte,
« le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, s'est investi
dans cette problématique de manière très active. Une politique de la prévention
des accidents du travail et maladies professionnelles est une politique qui
accorde une large priorité au renforcement de la santé et de la sécurité des
travailleurs durant leur vie professionnelle quotidienne et qui envisage avant
tout cette nécessité comme un impératif de protection collective et
individuelle. Le renforcement de la santé, de la sécurité et du bien-être au
travail est une des grandes priorités du ministre du Travail», selon Ghazi
Mohammed.