La journée du 22 mai 2015 sera marquée d'une pierre noire dans l'histoire
du WA Tlemcen. Menacé de relégation depuis belle lurette, le Widad a perdu sa
place en Ligue 2. Triste fatalité pour un ancien pensionnaire de l'élite,
vainqueur de deux coupes d'Algérie (1998 et 2002) et vainqueur de la coupe
Arabe (1999) en Arabie Saoudite. Ainsi donc, le WAT, un grand nom, évoluera la
saison prochaine en DNA. Grosse déception des milliers de fans Widadis qui assistent
impuissants à la chute de leur club favori qui a payé cash une saison
calamiteuse à tous les niveaux, outre l'inconscience de certains dirigeants qui
ont été à l'origine de ce désastre. Pourtant, en début de cet exercice, le club
avait projeté de jouer l'accession en Ligue 1. Comment est-on arrivé à cette
descente aux enfers? L'heure est aux regrets et aux bilans pour déterminer les
raisons plausibles de ce fiasco. De nombreux observateurs estiment que le WAT
avait signé son billet pour l'étage inférieur durant l'inter saison. En un mot,
le Widad de Tlemcen n'a pas été à la hauteur des ambitions affichées en début
de saison. Pis encore, les joueurs ont sombré dans un championnat qui a
débouché sur la rétrogradation à laquelle il était destiné depuis l'été. Tout
le monde est à blâmer. Les Widadis ont logiquement récolté ce qu'ils ont semé
et la thèse du simple accident de parcours ne tient pas la route. A cet effet,
les responsables ayant pris les commandes du club en début de saison sont
pointés du doigt pour avoir géré avec beaucoup de légèreté le club sans respect
aucun à son histoire, à sa grandeur et à sa philosophie. Tout le monde a sa
part de responsabilité dans le malheur qui vient de frapper de plein fouet le
club des Zianides. L'entraîneur Abderrahmane Mehadaoui peut bénéficier des
circonstances atténuantes dans la mesure où il avait pris le train en marche
avec une marge de manœuvre assez limitée. Pour Yahla Abdelkrim, le nouveau
président et ses proches collaborateurs, ils ont payé les erreurs commises par
leurs devanciers, notamment dans le recrutement. Sur dix huit joueurs recrutés
durant l'inter saison, pratiquement aucun élément n'a justifié son statut. Le
recrutement a été un véritable fiasco et on se demande sur quels critères se
sont basés l'ancien président Slimani et son coach Belloumi pour accepter des
joueurs faibles sur tous les plans, d'autant qu'ils furent libérés par leurs
clubs respectifs. Même les trois joueurs recrutés au mercato d'hiver, Benattia
(ex-MCO), Nehari (ex-MOB) et Amroune (ex-CAB) n'ont pas apporté le plus
escompté. Ajoutez à cela la grève des joueurs qui a été préjudiciable au club,
qui a réalisé des résultats catastrophiques ayant précipité le départ de
Belloumi d'abord et de Slimani ensuite. En dépit de son expérience, Mehdaoui
n'a pu trouver la bonne formule pour débloquer la situation. Avant lui, le
Franco-Serbe Iveca Todorov a connu les mêmes échecs. C'est pour dire que le mal
était bien profond et les solutions de rechange étaient pratiquement
inexistantes. Alors que dire du bilan actuel du WAT ? La question ne mérite
même pas d'être posée dans la mesure où le diagnostic est cruel. Les
responsables ayant précipité la chute du club vers les abîmes doivent faire
leur examen de conscience. Dure, très dure est la triste réalité du WAT, un
club au glorieux passé qui a enfanté de grands joueurs. A notre avis, cette
chute incombe à tous les Widadis, outre les autorités locales qui auraient du
s'immiscer, même d'une manière indirecte, dans la gestion du club, du moment que
le Widad, à l'instar des autres équipes, bénéficiait des subventions de l'Etat.
Toutefois, malgré ce drame, le WAT a les moyens de relever la tête avec un
véritable projet sportif et une nouvelle politique de développement. La preuve,
le WA Tlemcen vient de remporter le championnat d'Algérie de ligue 2 de la
catégorie des U 21. Encore plus, les entraîneurs ayant défrayé la chronique ces
derniers temps sont issus de l'école tlemcénienne. Abdelkader Amrani vient
d'offrir au MOB sa première coupe d'Algérie et reste bien placé pour le titre
honorifique de vice-champion d'Algérie. Abdelkrim Benyelles a contribué à
l'accession historique du RCR après avoir connu les mêmes sensations avec le
MCS et l'USMBA. Bouali Fouad a pris les destinées des meilleures formations
d'Algérie. Les autres tels que Kherris, Tayeb Bouali, Boushaba ont également
prouvé qu'ils ne manquent pas de compétence. A présent, l'heure n'est pas aux
regrets mais à la mobilisation pour faire renaître le widad de ses cendres.