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Au-delà des décisions qui devraient être prises à l'issue du conseil
national extraordinaire du SNPSP, prévu lundi prochain, le syndicat extrapole
en brandissant la menace de reprendre les mouvements de protestation à la
rentrée sociale pour faire valoir ses revendications malgré les engagements du
ministère de la Santé.
Le syndicat national des praticiens de la santé publique est outré par l'attitude de la tutelle qui continue à maintenir le flou autour des revendications socioprofessionnelles des praticiens. Pourtant, le ministère de la Santé s'est engagé lors d'une réunion de conciliation le 04 mai, à travers un PV, à répondre positivement aux revendications de la corporation des praticiens. Ce qui a conduit à la suspension de la protestation. Mais, selon les déclarations de Lyès Merabet qui s'est exprimé hier dans une conférence de presse, les choses ne suivent pas leur cours naturel. Le conférencier alerte: « au lieu de permettre un retour à une relation de travail saine par la mise en place des décisions prises en réunion de conciliation, l'on assiste à une espèce de fermeture des voies du dialogue devant un partenaire social largement représentatif des corps des praticiens médicaux généralistes ». Il a précisé qu'aucun indice n'a été révélé sur la tenue d'une réunion entre le ministre et le syndicat. « Pis, ils refusent de réponde à nos appels téléphoniques ; des responsables au ministère ont même refusé de nous recevoir au siège du département de Abdelmalek Boudiaf », atteste avec regret M. Merabet en précisant que « des instructions ont été données par certains responsables du ministère pour casser le syndicat ». Il affirme que des voies s'élèvent pour accuser le SNPSP de vouloir faire de la politique avec «des revendications politiciennes». Lyès Merabet répond: «trouvez-moi une seule revendication politique parmi celles qui ont été présentées lors de la dernière réunion de conciliation? Pourquoi les responsables du ministère n'ont-ils pas rejeté ces revendications, lors de la réunion, en justifiant et en démontrant qu'elles sont d'ordre politique ?» Pour le SNPSP, cette démarche du ministère de la Santé entretient la contradiction, nourrit le doute et consolide les informations faisant état d'une volonté délibérée, du côté du MSPRH, de casser l'organisation syndicale SNPSP et « en finir une fois pour toutes avec ce syndicat», pour reprendre les déclarations de certains cadres au niveau central. Enfin, les premiers responsables du syndicat croient dur comme fer que cette démarche n'est pas la politique de l'Etat, mais la politique de personnes au sein du secteur. Le syndicat en appelle au 1er ministre Abdelmalek Sellal pour amener les institutions de l'Etat à respecter leurs engagements. En cas de non réponse, « il y aura des surprises pour la prochaine rentrée sociale », a-t-il averti. «L'AVANT-PROJET DE LOI, L'AFFAIRE DE TOUS» Le SNPSP continue à exprimer certaines réserves quant à l'avant-projet de loi sanitaire qui devrait faire l'objet de débat aux deux chambres (APN et Sénat). Il exhorte les autorités pour que le débat parlementaire sur l'avant-projet ne soit pas programmé durant le mois de ramadan « pour toutes les raisons que tout le monde connaît». Les syndicalistes plaident pour un débat responsable dans les deux chambres qui impliquera la participation et la contribution de tous les acteurs concernés notamment les syndicats du secteur et la presse. Pour Lyès Merabet, « la nouvelle loi sanitaire est l'affaire de toutes et de tous ; nous sommes tous concernés, syndicats, praticiens, professeurs, importateurs de médicaments ou de matériels, dentistes, pharmaciens, experts ?». « Bien que l'avant-projet de loi contienne des avancées considérables, il ne devrait pas être débattu dans la précipitation, car il y a certaines réserves de taille». Le Dr Chibbane intervient pour relever quelques ambiguïtés notamment par rapport à la notion de gratuité des soins. Il précise qu' « on parle de maintien de la notion de la gratuité des soins aux Algériens dans l'avant-projet de loi mais la plupart des textes encouragent le développement du secteur privé. La preuve, le privé est aujourd'hui concerné par le programme de prévention et les programmes de formation et de la recherche, alors qu'elles relevaient exclusivement du secteur public ». Le syndicat réclame des précisons sur les textes pour ne pas être confronté au fait accompli. Le SNPSP affirme ne pas être contre le secteur privé ; il appelle l'Etat à soutenir financièrement et fiscalement les investisseurs privés pour qu'ils s'installent dans le Sud et à l'intérieur du pays tout en gardant la notion de service public. «Le privé ne doit pas concurrencer le secteur public, il vient en complément». Sur la question de l'activité complémentaire très contestée par le SNPSP, Dr Chibbane a souligné que dans le projet de la loi, on évoque la suppression de l'activité complémentaire, mais aucun article n'a mentionné cette suppression expressément. En ce qui concerne la décentralisation prônée dans la nouvelle loi, les conférenciers ont précisé que pas moins de 15 articles mentionnés dans l'avant-projet de loi renvoient aux décisions ou aux autorisations du ministre de la Santé. Le syndicat est contre le fait que le haut conseil de la santé soit chapeauté par le ministère. « Il doit être chapeauté par le président de la République ou par le Premier ministre, comme ça se passe ailleurs». Les conférenciers expliquent que le haut conseil doit lui-même, avec l'aide des experts, des syndicats, organisation du secteur, élaborer une politique de santé que le ministère doit exécuter pour qu'elle soit évaluée par la suite par ce haut conseil. |
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