Le littoral de
Tlemcen s'étend sur quatre-vingt kilomètres, de Honaine à Marsat Ben M'hidi. La
saison balnéaire sera officiellement ouverte dans douze jours, le lundi 1er
juin. Elle durera jusqu'à la rentrée des classes début septembre. Selon la
Protection civile de Tlemcen, dix plages seront surveillées cette année à
travers la wilaya dont 2 nouvelles stations balnéaires qui sont rouvertes au
grand bonheur des estivants. Il s'agit des plages d'Ouled Abdellah à Ghazaouet
et Agla à Honaine. Pour rappel, la première plage a été fermée à la baignade
durant plusieurs années, en raison de l'absence de commodités, confort, et
structures de sécurité et de surveillance. La deuxième pour des raisons de travaux
pour la réalisation de la station de dessalement. Les plages de ces deux coins
paradisiaques ont subi un grand lifting pour l'accueil des estivants qui
s'impatientaient pour remettre leurs pieds dans l'eau. «Quand la plage
d'Oued-Abdallah, qui est la seule de la ville, était fermée à la baignade, on
allait se taper la bronzette mais on pouvait pas s'y baigner. C'était
pratiquement l'enfer pour nous». Ce souvenir d'un habitant de Ghazaouet résume
bien le désarroi des estivants de cette ville portuaire qui n'attendaient que
«le feu vert pour se jeter dans la grande bleue. Les familles de Ghazaouet vont
enfin se ressourcer et se régaler du plaisir de leur plage de cœur cette saison
estivale», s'enthousiasme-t-il. Les beaux jours ensoleillés du mois de mai ont
déjà poussé les baigneurs à envahir la côte de la wilaya pour prendre la
température avant que la foule habituelle ne fasse son entrée au début du mois
prochain, où l'effervescence s'accroit quelque peu avant ramadan (le 18 juin).
Des dispositions ont été prises par la wilaya pour permettre aux estivants
d'évoluer dans des conditions appropriées notamment aux plans sanitaire,
contrôle de la qualité des eaux de baignade, le nettoyage et l?entretien du
milieu, la préservation du consommateur et la sécurité des estivants plus
particulièrement. Les services de la Protection civile ont mis en place leur
dispositif d'intervention dès le 15 mai dernier. Selon un communiqué de la
wilaya de Tlemcen, la nouveauté de cette saison réside dans le fait que l?accès
des plages du pays sera gratuit et aucune concession ne sera accordée aux
particuliers comme cela a été en 2014. Dans ce cadre, une instruction émanant
du ministère de l'Intérieur a été adressée aux responsables locaux pour ne plus
permettre la concession des plages et les invite à s'investir intensément et de
veiller personnellement au confort des estivants en leur offrant un meilleur
cadre. Une enveloppe financière conséquente puisée du fonds communal a été
dégagée par le ministère pour être allouée aux 371 communes côtières du pays à
l?effet de faire face aux différentes dépenses liées à la saison estivale
notamment l?acquisition des équipements pour le nettoyage des plages et la
préservation de l?environnement. Ces mesures sont une bonne chose en soi pour
les estivants, mais, selon des spécialistes, elles restent insuffisantes. Aucun
changement notable pour la saison estivale 2015. En effet, quand est-ce que nos
pittoresques plages deviendront-elles de vraies stations balnéaires, avec des
labels d'excellence, capables de drainer des touristes étrangers et rivaliser
avec d'autres stations balnéaires étrangères ? «Nous devons engager de grands
investissements et de longues procédures pour que ces petites agglomérations
côtières deviennent ?'stations de tourisme. Pour arriver à ce stade et obtenir
cette qualification, de nombreux critères entrent en jeu. Ils ne se limitent
pas à l'étude de l'hébergement touristique ou aux activités de loisirs mais on
évalue aussi les structures de soins médicaux, les actions en faveur de
l'environnement. Ce classement représente un important gage de qualité auprès
des touristes locaux et étrangers et il entraîne des avantages juridiques et
économiques pour toute ces petites villes côtières», explique un professionnel
du tourisme. «La fréquentation des estivants et émigrés algériens reste stable
et fidèle. On constate même une forte poussée ces dernières années. Donc, c'est
à nous de nous adapter et de répondre à la demande. Rien qu'à Marsat Ben
M'hidi, environ 6 millions séjournent en été. Alors à cette période-là, il est
difficile de trouver une chambre ou une place dans les hôtels ou les campings.
Des estivants se rabattent même sur des garages pour passer leurs vacances.
Tous ces endroits affichent complet. Les infrastructures manquent crucialement,
les loisirs et l'activité commerciale font défaut dans ces rivages»,
ajoute-t-il.