Les
groupes dissidents du FLN qui se démènent pour tenter d'empêcher Amar Saadani
et ses affidés de tenir à la date fixée par eux le Xème congrès du parti, nous
ressassent que leur action n'a pour but que de faire échec à l'actuel
secrétaire général et à ses commanditaires qui veulent réaliser leurs desseins
propres avec la tenue de ces assises. Mais s'ils tirent à boulets rouges et
sans retenue sur Amar Saadani, ils sont par contre muets s'agissant des
identités des commanditaires qui se cachent derrière lui, ces groupes
dissidents, ou du moins leurs chefs de file, qui sont tous rompus aux arcanes
de la politique. Ceux qui commandent les faits et actes au sein de leur parti
savent pourtant qui sont ces commanditaires au nom desquels Saadani agit et
manoeuvre. S'ils estiment que les desseins de ces derniers vont à l'encontre
des intérêts du FLN qu'ils disent défendre, pourquoi alors font-ils silence sur
les identités de ces tireurs de ficelles et focalisent leur hargne sur la
marionnette qu'ils animent ? C'est tout bonnement qu'ils respectent la loi de
«l'omerta» qui s'impose à tout acteur politique du sérail et les lignes rouges
à ne pas dépasser s'il tient à être considéré comme appartenant toujours à
celui-ci. La fronde qu'il mènent contre le secrétaire général du parti et
l'agitation qu'ils font pour prétendument faire avorter la tenue du Xème
congrès ne sont en rien des actions visant à délivrer le FLN de ceux qui
l'instrumentalisent à des desseins que désavoueraient sa base et son
encadrement. S'ils étaient animés de cette intention, la seule défense de
l'intérêt du parti, ils ne se seraient pas contentés de cette opposition en
vase clos entre caciques, pour le moins «chenus», à laquelle ils s'adonnent et
qui ne suscite d'intérêt que chez les journalistes en mal de copies à
«sensation». S'ils sont réellement des responsables et cadres entendus et
suivis dans l'action de dissidence qu'ils ont entreprise ils n'ont qu'à faire
bouger la base du FLN plutôt que de s'en remettre à la «neutralité» impartiale
d'une administration et d'une justice qu'ils savent parfaitement en accointance
avec les «commanditaires» qui ont prémédité le «hold-up» ayant permis à Saadani
de prendre le contrôle du FLN et de s'atteler aux préparatifs d'assises
préfabriquées visant à l'accomplissement de leurs desseins. Sous les apparences
d'un respect tatillon de la loi et des règlements organiques du FLN, l'action
qu'ils ont entamée contre la tenue de ces assises contestées n'est rien d'autre
que du brassage de vent par lequel ils cherchent à faire prendre en compte dans
la redistribution des cartes en train de s'opérer dans le FLN et tout aussi
sûrement au sein du pouvoir politique dans son ensemble. Tout comme Saadani et
ses «sponsors», les dissidents n'ont cure de la base militante du parti qu'ils
présentent les uns comme les autres comme acquise à la cause qui fonde leurs
actes et comportements. Mais si Saadani parvient à créer l'illusion que cette
base militante lui est en grande partie acquise, les dissidents se sont, eux,
enfermés dans des tours d'ivoire dans lesquelles il frondent en rond et se
partagent la peau de l'ours sans en avoir encore le moindre poil. Et ce n'est
pas en ayant sorti d'ex-caciques de la naphtaline dans laquelle ils
sommeillaient qu'ils doivent croire qu'ils parviendront à établir un rapport de
force avec Saadani et ses commanditaires. Au contraire, en allant réanimer ces
«zombies» qui ont contribué en leurs temps à dévaloriser et à discréditer le
FLN en tant que parti, ils se montrent, plus que leurs adversaires, comme ses
fossoyeurs en train d'enfoncer le FLN dans les profondeurs de la déchéance
politique. De l'ubuesque comédie qui se joue dans ses rangs dont les actes ont
été écrits en dehors de lui le FLN ne s'en remettra jamais. Tout son
encadrement y tient des rôles qui lui ont été distribués par ceux dont les
identités sont tenues secrètes par ces caciques qui prétendent combattre leur
noirs desseins pour le parti.