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Dans une
conférence de presse tenue hier, au siège de son parti à Alger, la SG du Parti
des travailleurs (PT), Louiza Hanoune a abordé plusieurs points liés à
l'actualité. Remaniement du gouvernement, déroulement du procès Khalifa, menace
de l'oligarchie financière sur les fondements de l'Etat national ainsi que
quelques questions liées aux conséquences d'une politique économique libérale.
Après avoir exprimé son hommage à l'un des fondateurs du PT, Mustapha Benmohamed décédé en 2009 et le soutien de son parti à la cause Palestinienne à l'occasion de la commémoration de la Naqba de 1967, la SG du PT enclenche sur la situation dans notre pays en commençant par le procès Khalifa. Elle s'est dit «consternée» qu'un procès d'une telle importance puisse se transformer en procès pour que le principal accusé «se permette de raconter des anecdotes» et fasse rire l'audience alors qu'il s'agit de quelque chose de très grave pour laquelle il est en train de comparaître. «A-t-il des gens puissants derrière lui ? », s'est-elle interrogée. Pour Hanoune, il y a comme une impression de volonté de certaines personnes de diluer et banaliser «l'affaire Khalifa banque». Pour elle, ce sont les personnes qui ont placé Khalifa à la tête de cet empire qui sont normalement les premiers à être entendus par la justice. Elle accusera Abdelhamid Temmar de l'avoir porté très haut et de l'avoir présenté comme le modèle du futur manager. Temmar a, de ce fait, induit en erreur nombre de responsables d'entreprises qui sont tombés dans le piège de Khalifa. Ce sont les gens qui ont privatisé l'économie nationale en «bradant ses meilleurs fleurons qu'il faut poursuivre», dira-telle encore. Il faut réhabiliter les vrais patriotes économiques qui ont donné le fond d'eux-mêmes pour préserver leurs entreprises et ne pas les privatiser, et ce, en dépit des pressions exercées de part et d'autres, dira-t-elle encore. La conférencière indiquera dans ce sillage que l'ex-PDG de Saidal, Ahmed Aoun, cité dans le procès qui se déroule à la Cour de Blida, est un vrai patriote et un cadre sans reproche qui passait des nuits dans l'entreprise pour la défendre contre les intrusions des terroristes. Egalement, le défunt Benouis, ancien PDG d'Air Algérie qui s'est opposé à toute privatisation du pavillon national. Hanoune dit également soutenir la direction actuelle d'Air Algérie qui se défend contre toute privatisation. Mais ce qui est aberrant, selon Hanoun, c'est le fait qu'on ne tire pas les leçons du passé. Elle explique que beaucoup à l'époque sont tombés sous le charme de Khalifa, présenté comme un sauveur ou ayant une baguette magique, «tout autant que d'autres sont en ce moment sous l'emprise de Ali Haddad», soutient-t-elle. C'est l'occasion pour Hanoune de reprendre ses critiques contre «un oligarque qui veut imposer ses points de vue et sa vision en économie». Elle se dit «scandalisée par le fait qu'il bénéficie de passe-droits, notamment lorsqu'il se constitue en partenariat avec des entreprises étrangères et prend les 51%». Elle s'élève encore contre «la conclusion de marchés de gré à gré dont il bénéficie au moment où ce procédé a été interdit sauf cas exceptionnel?» Elle n'a cessé lors de sa conférence d'alerter sur les dangers du monopole privé. «Haddad, indique-t-elle, veut ouvrir tous les secteurs au privé à l'exception de l'ANP». Le plus grave, selon elle, est qu'aucun responsable ne lève le petit doigt pour arrêter la dérive. Hanoune en appelle au président de la République pour mettre de l'ordre face au «grand danger que constituent les oligarques pour le pays». En ce qui concerne son point de vue sur le dernier remaniement, intervenu le jeudi dernier, la conférencière a estimé qu'il y a de bons ministres qui sont partis et des ministres qui devaient partir et il y en a ceux qui sont partis en raison de leur santé fragile. Mais elle s'est interrogée sur le départ de Youcef Yousfi et du ministre de l'Agriculture, qui ont apporté beaucoup pour leurs départements. Le ministre de l'Energie a pu rendre au secteur sa crédibilité après avoir été éclaboussé par les affaires de corruption qu'a connue l'entreprise Sonatrach (1, 2), au moment où le ministre de l'Agriculture s'est lancé dans la récupération des terres agricoles?«Je ne sais pas s'il n'y a pas d'autres paramètres qui rentrent en ligne de compte et qui sont à l'origine de ce remaniement? Autrement dit, ces 2 ministres n'ont-ils pas été victimes d'une quelconque machination» ? Elle répond : «oui mais je préfère que cela soit faux». Elle se dit prête à renoncer à l'immunité parlementaire pour aller en justice avec l'ex- ministre de la Culture, Nadia Labidi, accusée de dilapidation par Hanoune. La SG du PT s'est dit favorable à l'auto-saisine par la justice sur les dossiers concernant les dilapidations ou corruption. |
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