Il n'y a pas de perturbations dans l'approvisionnement des hôpitaux en
médicaments et «la disponibilité y est, et en quantités suffisantes», a affirmé
hier mercredi à la radio nationale M. Mohamed Ayad, directeur général de la
Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). S'il y a des manques dans les stocks des
hôpitaux, c'est par rapport à des perturbations «sur le marché international»,
a-t-il estimé, avant de préciser qu' «actuellement, la pharmacie centrale fait
face à la demande nationale en tous produits». Au premier trimestre 2015, la
hausse de la distribution est de 27% par rapport à la même période en 2014,
a-t-il souligné, affirmant que les médicaments pour certaines pathologies
cancéreuses, comme la leucémie, sont disponibles aux hôpitaux, hormis un produit,
dont les arrivages «sont annoncés». «Les avis d'arrivage sont parvenus et on va
faire les enlèvements ces jours-ci », a-t-il rassuré. «Tous les hôpitaux sont
alimenté en temps réel, à travers le territoire national» en médicaments, a
expliqué M. Ayad selon lequel «il y a des enlèvements qui s'effectuent
quotidiennement » par le biais de la PCH ou des démarcheurs. Quant à la facture
des importations de médicaments de la PCH, elle est en baisse, selon M. Ayad.
Au cours des quatre premiers mois de 2015, la facture s'est établie à 105
millions de dollars contre 87 millions de dollars à la même période en 2014.
Pour autant, en volume, les achats sont en hausse avec 105 tonnes au cours des
quatre premiers mois de 2015 contre 1.286 t à la même période en 2014. Il y a
eu une révision des prix à la baisse des grands laboratoires pharmaceutiques
«et on a répercuté cette baisse sur les prix» localement, a assuré M. Ayad
selon lequel 20% de la facture globale des importations de médicaments (2,27
milliards de dollars à fin novembre 2011) sont absorbés par la PCH. La facture
globale de la PCH oscille entre 330 à 350 millions de dollars par an. Avec les
73 unités de production actuelle et la centaine d'autres en voie de
réalisation, la facture des importations de médicaments devrait baisser à
l'orée 2017, a-t-il assuré avant de souligner que dans un proche avenir, la
production locale de médicaments sera prioritaire dans les appels d'offres de
la PCH. Par ailleurs, la facture globale des importations de produits anticancéreux
s'est établie à 23 milliards de dinars en 2014, et à 10,8 md de dinars pour les
produits d'hématologie, soit 60% de la facture globale, dont 40% pour les
produits anticancéreux. M. Ayad, qui a botté en touche sur la question de
savoir si le problème de la disponibilité des médicaments dans les hôpitaux
algériens sera définitivement réglé avec la prochaine loi sur la santé, il a
seulement fait savoir que la production nationale ne représente que 35% dans
les achats des hôpitaux, estimant que pour le moment « la production nationale
n'est pas encore compétitive par rapport à la production internationale ». La
dette des hôpitaux est de 25 milliards de dinars, et ils sont en train de la
payer, selon le DG de la PCH qui a expliqué que cette dette a été contractée
auprès de la BNA et du CPA. « Il y a eu un gel du découvert bancaire de 20 md
de dinars. On a payé 50% de ce découvert en 2014 (10 md de DA pour la BNA et le
CPA) et on va payer prochainement les 10 md qui restent », a-t-il détaillé. Les
30 md de dinars que l'on nous a octroyés seront débloqués vers 2017, a-t-il
ajouté. Enfin, il a assuré que la gratuité des soins est «une directive des
pouvoirs publics. On n'y touche pas».