L'espoir de voir le conflit opposant les travailleurs de la Setram d'Oran
à leur direction prendre fin est désormais permis. Après plus d'une dizaine de
jours de grève, marquée par une rupture totale du dialogue, le ministère des
Transports semble vouloir prendre les choses en mains. Le département de Amar
Ghoul vient en effet d'inviter les membres du conseil syndical de la Setram
d'Oran à rejoindre la table des négociations lors d'une réunion programmée pour
hier après-midi, a-t-on appris auprès du partenaire social. Une invitation au
dialogue qui a été à l'origine de la décision de report, voire d'annulation de
la marche des traminots, deuxième du genre en cette semaine, et qui devait
avoir lieu hier à l'appel du syndicat, souligne-t-on.
Pour rappel, les travailleurs de la Setram d'Oran ont entamé vendredi
dernier leur deuxième semaine de grève. Le conflit les opposant à leur
direction sur des questions ayant trait notamment à des revendications
salariales et de charge de travail se dirigeait jusque-là vers le pourrissement
le plus total. « Plus de 500 employés, entre agents de sécurité, conducteurs,
vendeurs de tickets, contrôleurs et même des cadres administratifs sont
désormais menacés ouvertement de licenciement », ont indiqué au Quotidien
d'Oran des représentants du partenaire social. Ces derniers avaient en effet
affirmé disposer d'informations provenant de leurs collègues au sein de
l'administration faisant état « de l'établissement, jusqu'à l'heure, de quelque
400 décisions de licenciement à l'encontre des grévistes ». Une information qui
n'a été ni confirmée ni infirmée par la direction de la Setram d'Oran. Après
leur déplacement mercredi dernier à Alger où ils ont tenté, en vain, de prendre
langue avec la direction générale de la Setram, les grévistes ont décidé dès
leur retour à Oran d'ériger une tente géante devant l'entrée du siège de la
direction de la Setram à Sidi Maârouf. Les revendications des travailleurs de
la Setram, rappelle-t-on, se résument en deux points essentiels : assurer des
salaires viables aux agents de sécurité et réduire le volume horaire de travail
de 48 heures à 40 heures par semaine, conformément à la loi. Les grévistes
demandent également la réhabilitation de leur collègue «licencié abusivement»,
le paiement des heures supplémentaires effectuées durant les deux dernières
années et le changement du plan de gestion de l'entreprise.