|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Avec 95% de produits importés, le marché de l'optique dispose d'un champ visuel large mais souffre tout de même d'une myopie sur le plan de la production locale qui ne représente que 5% même si la capacité de production des industriels ayant investi dans ce créneau est de 90%. Un déséquilibre qui a son impact sur la santé publique puisque les professionnels de l'optique ont été unanimes hier, à la clôture du 1er Salon de l'optique et de la lunetterie, « expo vision », organisé depuis le 7 mai à l'hôtel Sheraton, à dénoncer les verres de correction vendus sur le marché et qui ne répondent pas aux normes. Le marché est innondé par des produits de qualité inférieure en l'absence de contrôle de la qualité des verres, devenus ces dernières années, un risque pour la santé visuelle. Sur ce problème auquel sont confrontés les professionnels de l'optique, M. Sid Ahmed Dannouni, président directeur général de Sinal, spécialisée dans la production de verre optique et aussi importateur, a expliqué qu'en Algérie, il existe 13 producteurs de verre optique mais tous tournent seulement à 3 ou 5% de leurs capacité de production du fait que ce créneau souffre de la concurrence de produits importés » Pourquoi ? Le même responsable souligne que « pour les verres optique importés, il n y a pas de contrôle de la qualité. On ramène généralement les produits que les Chinois et les Indiens jettent et que nous, nous importons à moindre coût ». Conséquences, enchaîne M. Dannouni, « en tant que fabricants, nos coûts de production sont élevés et nous sommes incapables de faire face à cette concurrence qui est réellement déloyale pour la simple raison que l'Etat ne fait pas de cette situation un problème de santé publique. Le verre optique est avant tout un problème de santé visuelle. Le produit national, qui est de qualité, n'est pas protégé au moment où une campagne est lancée sur « consommons algérien ». Donc, pour que cette industrie démarre en Algérie, il faut que l'Etat regarde de près ce secteur et s'attache à réguler le marché». LES TABLETTES, MICROS ET SMARTPHONES, UN RISQUE POUR LES YEUX L'autre problème qui inquiète les professionnels de l'optique est l'absence de protection contre le rayonnement ultra violet, les UV. Pour le PDG de Sinal, « avec l'apparition des micros, des tablettes et des smartphones, il y a beaucoup d'UV et ce sont le cristalin, la cornée et la rétine qui risquent d'être endommagés et conduire à une opération chirurgicale. Alors qu'il suffit de protéger les yeux avec des verres anti-UV qui existent même si le sujet n'a pas un problème de vue. Or, sur le marché, le verre qui est vendu n'est pas traité anti-UV. Les fabricants locaux produisent les verres anti-UV, c'est le cas de notre entreprise. En Australie, les UV représentent un problème de santé publique et ce n'est pas le cas en Algérie ». Comme solution, le même responsable estime que le ministère du Commerce doit intervenir pour contrôler ce marché en permettant l'importation des produits qui ne sont pas fabriqués localement et en encourageant le produit local avec évidemment un contrôle sur la qualité. Il précise sur ce point que « l'outil de production existe mais il est sous utilisé ». LES VERRES PROGRESSIFS : OPHTALMOLOGUES ET OPTICIENS PARTAGES Sur l'utilisation des verres progressifs, un débat a été animé lors de la conférence sur «l'innovation technologique et nouveaux designs des verres ophtalmique», présentée en marge de ce salon. Les opticiens ont soulevé le problème des ophtalmologues qui parfois déconseillent à leur patients de porter ces verres, estimant que ce produit est de qualité et peut beaucoup aider les personnes ayant un problème de vue. Faut-il donc opter pour les verres progressifs ou non ? Le docteur Chaâbane, ophtalmologue, a affirmé lors de son intervention que ces verres sont incontournables sur le marché vue le bien-être qu'ils peuvent procurer. Il a recommandé l'utilisation de ces verres qui, estime-t-il, ont connu un progrès sur le plan de la qualité. Pour M. Dennoun, le verre progressif répond à une demande qui est exprimée par les personnes de plus de 40 ans. Il s'agit de verres qui ont l'avantage de répondre à la vision de loin, intermédiaire et de près. « C'est un outil incontournable aujourd'hui pour l'Algérien et ce sont des verres traités contre les UV. Pour mon entreprise, nous avons souffert pour mettre sur pied une technologie de pointe pour les verres progressifs anti-UV ». |
|