Les participants
au 8ème Congrès international de l'association des médecins d'Oran pour la
prévention, AMOPREC, organisé depuis jeudi à l'hôtel Phoenix, sont unanimes
quant à l'importance et l'impact de la prévention contre l'hypertension
artérielle HTA. Avec sept millions d'Algériens hypertendus, les spécialistes de
la santé recommandent désormais une panoplie de mesures pour éviter cette
pathologie qui handicape lourdement le malade. Il s'agit principalement de
mesures préventives qui portent sur une alimentation équilibrée, de l'activité
physique et sur la réduction de la consommation en sel. Ce sont les principales
recommandations prises à l'issue de ces deux journées scientifiques dédiées
cette année à l'HTA et au rein. L'accident vasculaire cérébral, AVC ischémique,
les infarctus du myocarde, les insuffisances rénales et autres pathologies
cardiovasculaires pouvant résulter de l'HTA posent un véritable problème de
santé publique, a indiqué le professeur A. Lounici, chef de service de médecine
interne au CHU de Tlemcen. Réduire la prévalence de ces pathologies c'est agir
sur les facteurs de risque lesquels sont connus, a souligné notre
interlocuteur, précisant que la prévention contre toutes ces pathologies, qui
ont un coût, doit se faire dans les unités de base primaires chez les médecins
généralistes. Ces facteurs sont l'obésité, la sédentarité, le tabac, le
diabète, l'HTA, entre autres. Une perte pondérale de 5 à 10% peut réduire le
risque des maladies cardiovasculaires, a-t-il souligné. Tout en explicitant les
facteurs de risque, le spécialiste met l'accent sur l?importance de l'hygiène
diététique pauvre en sel et riche en potassium, en plus de l'activité physique.
Les pouvoirs publics sont également appelés à s'impliquer davantage dans le
renforcement du dispositif en invitant les boulangers à réduire le sel dans la
préparation du pain. Toutes ces mesures peuvent donc éviter d'éventuelles
complications, comme l'a souligné le professeur Benachenhou, président de
l'AMOPREC. Certaines affections se développent insidieusement et induisent des
lésions microscopiques sans bruit, sans symptômes, pendant des années ; lorsque
les troubles apparaissent, il est déjà trop tard, a noté le professeur
Benachenhou ; et d'ajouter que c'est le cas de l'HTA capable d'évoluer à bas
bruit, pendant des décennies, sans être diagnostiquée ou traitée. D'autres
facteurs peuvent également être à l'origine de cette pathologie, notamment le
stress. « 50% des malades ne savent pas qu'ils sont hypertendus et plus de 35%
des Algériens âgés de plus de 20 ans en souffrent », a-t-il noté, précisant que
la prévention permettra d'éviter les complications et également le coût de la
prise en charge. Pour le professeur F. Haddoum, médecin chef du service de
néphrologie du CHU Mustapha Alger, on saura que 25% des hypertendus ayant la
maladie depuis 15 ans présentent un risque d'insuffisance rénale. Les contrôles
et les examens médicaux doivent être systématiques, selon le docteur Hanifi, SG
de l'AMOPREC. L'intervenant français, le professeur Salomon, chef de service
néphrologie et HTA de l'enfant à Paris, axe sur le dépistage et appelle à la
prévention contre la sédentarité tout en optant pour l'activité physique.
Plusieurs autres thèmes ont été abordés lors de ce congrés.