La prévention et
la sensibilisation face aux risques professionnels dans le secteur de la
construction et du BTPH demeurent faibles dans notre pays. Les entreprises
n'investissent pas dans l'équipement de sécurité. Peut-être une question de
coûts, la formation étant payante au niveau de l'OPREBATH qui est un
établissement à caractère industriel et commercial. Chaque année, des milliers
d'accidents de travail sont enregistrés dans les chantiers du BTPH. En 2014, 2
505 accidents de travail, et 24 décès, ont été enregistrés. 618 cas, soit 24%,
ont été enregistrés dans le secteur BTP, avec un total de 146 cas de chute,
ayant fait 04 décès. A partir de ce constat, l'inspection régionale du travail
a organisé mercredi une journée de formation au profit d'une cinquantaine
d'inspecteurs du travail des 6 wilayas qu'elle chapeaute, dans le but de mieux
peaufiner les techniques d'investigation, afin de mieux cerner les
responsabilités de chaque partie étant donné que, jusqu'à maintenant, la CNAS
demeure la seule institution à indemniser les victimes et les ayants droits.
Dans son introduction, l'inspecteur régional a relevé les insuffisances en
matière d'informations contenues dans les rapports concernant les circonstances
des cas pris en charge par les inspecteurs du travail dépêchés sur les lieux et
qu'au cours de cette année, et dans le cadre du programme de formation et de
perfectionnement dispensé aux inspecteurs, un intérêt particulier sera donné à
la question de l'hygiène et la sécurité dans les lieux de travail et notamment
au niveau des chantiers du BTPH, et qui fait partie des missions principales de
chaque inspecteur du travail. Il explique que dans chaque lieu de travail
existent des risques d'accident qui doivent être cernés, en plus de l'exigence
de former les travailleurs en matière de sécurité par les employeurs qui se
limitent à les doter d'équipements de protection sans aucune formation
préalable. Par conséquent, et de par leur mission de conseil et information, il
est exigé des inspecteurs du travail de se pencher sur ces aspects, aussi bien
auprès des travailleurs que des employeurs. En plus, de nombreuses carences
sont observées dans le constat du terrain, pouvant aboutir à un PV
d'infractions objectif et détaillé. Par manque de culture, la majorité des
maçons négligent toutes les mesures de sécurité. Les enquêtes menées sur le
terrain par les services concernés ont démontré que dans ce genre d'accident la
responsabilité est partagée entre l'employeur et la victime elle-même.
Même si les
équipements de protection sont disponibles, beaucoup d'employés refusent de les
porter, chose qui les expose aux risques et met leur vie en danger. Dans ce
cadre, des brigades mixtes, composées des représentants de l'Organisme de
prévention des risques professionnels dans les activités du bâtiment, travaux
publics et hydrauliques (OPREBATH), l'inspection du travail et la CNAS, ont été
mobilisées pour le contrôle au niveau des chantiers et promouvoir la culture de
la sécurité.