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Depuis avant-hier,
le torchon brûle entre les travailleurs de Sorfert-Algérie et leur
administration.
La société algéro-égyptienne, fruit d'une joint-venture entre la compagnie nationale Sonatrach (49%) et Orascom Construction Industrie (OCI) (51%) fait en effet face à un mouvement de protestation déclenché avant-hier par plus de 600 travailleurs du complexe d'ammoniac et d'urée, implanté dans la zone industrielle d'Arzew. L'accès au complexe est en effet fermé depuis dimanche à 14 heures, affirment des travailleurs. Seuls les quelques 150 travailleurs expatriés employés par la société ont accès au complexe, nous confie-t-on de même source. Interrogé sur les tenants et aboutissants de ce mouvement, le Conseil syndical de la société affirme qu'il fait suite à une assemblée générale organisée ce dimanche par le partenaire social, au cours de laquelle les travailleurs ont exigé de prendre langue avec leur directeur général adjoint (DGA) pour avoir une réponse claire sur un certain nombre de revendications d'ordre salarial, déjà soumises à l'administration. «Une demande restée sans suite, ce qui a eu comme effet directe le déclenchement de cette protestation». Pour les syndicalistes, les travailleurs ont fini par perdre patience après cinq mois de négociations ouvertes entre l'administration et le partenaire social autour de revendications portant notamment sur la prime d'intéressement, l'indemnité risque et nuisance et la révision de la grille de salaire du corps technique jugée «d'injuste et de non équitable» car favorisant largement les cadres de haut rang au détriment des techniciens. La frustration générée par ce qui est qualifié de «passivité» de l'administration à répondre aux revendications des travailleurs a fait basculer ainsi les choses, affirme-t-on de sources syndicales. Pour ces dernières, l'option de la grève, longtemps refoulée pour donner toutes ses chances au dialogue et à la négociation, est désormais devenue inévitable sur insistance de la base. Une évolution dont les détails ont été transmis à l'administration, instances syndicales de tutelle (unité local et Union de wilaya de l'UGTA) et à l'inspection de travail. Les mêmes sources soulignent que des démarches réglementaires sont actuellement en cours pour organiser une Assemblée générale pour donner forme aux attentes de la base. A noter que le complexe d'ammoniac et d'urée de Sorfert exportait, dès son entrée en production en 2013, quelque 750 000 tonnes d'urée et près de 739 000 tonnes d'ammoniac, représentant un montant de près de 500 millions de dollars. La société mixte déploie ainsi une stratégie visant à booster ses parts de marché extérieurs sur les deux composants de sa chaîne à la faveur d'une capacité de production d'un million de tonnes d'ammoniac et près de 800 000 tonnes d'urée par an. Sorfert compte gagner des parts de marché à l'international en visant 25 pays situés notamment en Europe et en Amérique latine. |
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