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Mercredi, veille de la célébration de la Journée internationale
du travail, Mohamed El Ghazi, ministre du Travail, a affirmé que le texte du
projet de loi portant code du travail se trouverait actuellement au niveau des
partenaires sociaux pour « enrichissement ». Par partenaires sociaux, le
ministre entendait, et l'a d'ailleurs clairement précisé, l'organisation
syndicale UGTA et le patronat.
Les syndicats autonomes qui ont pourtant une existence légale et pour certains ayant une représentativité qui ne peut leur être contestée ont été apparemment exclus du dialogue et de la négociation sur le contenu du projet portant nouveau code du travail. Leur mise à l'écart n'est pas pour étonner tant il est vrai que si le pluralisme syndical a été institué dans le pays, les pouvoirs publics persistent à ne reconnaître que l'UGTA en tant que partenaire social. Ce déni, Bouteflika l'a officiellement assumé à maintes reprises et pas plus loin que dans le message qu'il a adressé au monde du travail à l'occasion du 1er Mai. Alors que dans ce message il a encensé copieusement la centrale dirigée par Abdelmadjid Sidi Saïd, le chef de l'Etat a totalement ignoré les autres acteurs syndicaux dont il sait pourtant que de plus en plus de travailleuses et de travailleurs rejoignent leurs rangs et adhèrent aux luttes syndicales dont ils prennent l'initiative. Il ne faut pas s'étonner que les syndicats exclus de la concertation sur le code du travail cultivent le soupçon d'avoir été écartés parce que les pouvoirs publics ont pour projet de doter le pays d'un code du travail qui va réduire à peau de chagrin les acquis en droits et sociaux dont les travailleurs ont bénéficié avant que le pays ne bascule dans l'économisme libéral. Ce n'est pas l'UGTA qui se mettra en travers du projet des pouvoirs publics que soutiennent bien entendu les organisations patronales qui n'aspirent qu'à moins de droits syndicaux et sociaux pour le monde du travail. Ce n'est pas l'affirmation par le ministre du Travail que le projet de code du travail en préparation « vise à conforter et à consacrer les droits des travailleurs » qui va rassurer ces syndicats. S'il est vrai que le dialogue social est la seule solution pour résoudre les problèmes et faire coopérer en bonne entente pouvoirs publics, patronat et monde des travailleurs, il faut alors appeler à prendre part à ce dialogue non pas la seule centrale UGTA mais tous les syndicats dont l'ancrage en ce monde est indubitable parce qu'ayant été démontré. Ce qui tient lieu de dialogue social en Algérie ne peut réaliser la paix sociale indispensable à toute politique économique visant à mobiliser ses potentialités en vue du développement de son économie et de ses industries. Pour ce dialogue, il en va de même que pour celui que le pouvoir se dit prêt à avoir avec les acteurs politiques. Il en a écrit les partitions au préalable et n'y associe que les parties syndicales ou politiques qui n'auront rien à redire sur la forme et le fond. Dans les deux cas, la démarche est destinée à créer l'illusion qu'il est existerait dans le pays une démocratie consultative dont les avis et propositions des acteurs sont écoutés et pris en compte. Il n'y a pas plus fallacieux de prétendre que dans l'Algérie de 2015 il existerait ne serait-ce que l'ébauche d'une démocratie consultative. |
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