Pour la première
fois, une campagne officielle de pêche du poisson bleu, la sardine, sera lancée
au niveau des ports de la wilaya d'Oran. Cette opération s'étalera jusqu'à fin
octobre prochain, au niveau des ports d'Oran et d'Arzew. Cette période a été
choisie par ce qu'elle se caractérise par une abondance de poisson bleu,
notamment la sardine qui aime les courant chauds. Dans la wilaya d'Oran, 70
sardiniers ont été recensés au port d'Oran et 52 autres à Arzew. Cette campagne
permettra de diminuer le prix de la sardine qui a atteint des niveaux jamais
égalés dans les marchés et à la criée, allant même jusqu'à atteindre un seuil
de 800 DA. Cette situation trouve son interprétation, de l'avis des experts,
dans la faiblesse de l'offre. «La sardine est chère parce qu'elle est
introuvable. Pour un seul casier de sardines, il faut dépenser 7 000 DA, ce qui
donne un kilo de sardine entre 350 et 400 DA. Et en transitant d'un revendeur à
un autre, il atterrit au détail pour au moins 500 DA. Après, c'est la
spéculation qui entre jeu. C'est bel et bien la faiblesse des prises à
répétition qui a rendu le poisson aussi cher. Ainsi, et depuis près de trois
ans, les marchands de poisson à la criée, qui étalaient quotidiennement leurs
cageots sur les marchés de proximité ou qui sillonnaient les rues et les
quartiers au moyen de fourgonnette, moto ou charrette, sont en voie de
disparition. Peu à peu, le métier de poissonnier ambulant est boudé. Non que ce
créneau se soit professionnalisé, mais, tout simplement, cela est dû à la
montée effrénée des prix du poisson. Les ménagères qui autrefois envoyaient
leurs enfants avec des assiettes, des passoirs et des bassines dès qu'elles
entendaient les coups de klaxon, ne prennent plus la peine de jeter un coup
d'œil sur la marchandise ni d'en savoir le prix. A 700 dinars le kilo de
sardine, on ne peut que les comprendre. Ce qui a d'autant poussé les
poissonniers ambulants à en finir avec ce metier. Ce produit très important
pour le corps humain devient de plus en plus inaccessible pour les ménages
algériens. Le citoyen algérien ne consomme que 4 kg de poisson par an à cause
de son prix excessif. Les sorties en mer des marins pêcheurs se soldent souvent
par de très faibles prises. L'autre problème cité en relation directe avec la
rareté de la sardine sur les marchés oranais concerne l'inconscience assassine
et l'implacable avidité de certains pêcheurs qui ne reculent devant rien pour
lui arracher plus qu'elle ne peut en donner. Elle va de l'infraction à la
réglementation, à savoir la pêche en dehors de la saison ou de la zone
autorisée à l'utilisation d'engins de pêche destructeurs (filets à cordes,
filets à doubles poches et à la dynamite). Notons, par ailleurs, que la période
du repos biologique, appelée également fermeture de la pêche au chalut à
l'intérieur de la zone des 3 miles marins à partir des côtes, a été aussi
lancée le 1er mai. Ainsi, cette période de fermeture arrêtée du 1 mai au 31
juillet de chaque année, tel que stipulé dans l'arrêté du 24 avril, fixe les
limitations d'utilisation des chaluts pélagiques. Les professionnels de la
pêche à Oran sont appelés à respecter la période de repos biologique dont
dépend la pêche, en application aux lois en vigueur. La direction de la Pêche
et des Ressources halieutiques de la wilaya avertit qu'en cas de non respect de
la période de repos biologique, « les contrevenants seront passibles de
sanctions allant de 3 mois à un an d'emprisonnement et d'une amende de 200 000
à 1 million de dinars », tout en mettant en garde contre l'utilisation des
explosifs, la pêche dans les zones interdites et celle de poissons n'atteignant
pas la taille marchande. L'objectif du repos biologique est d'assurer la
maturité des différentes espèces de poisson pour une meilleure reproduction. A
noter que cette période d'interdiction de pêcher dans une zone de trois miles à
partir du rivage répond avant tout à un souci de préservation des produits de la
mer, sachant qu'au cours de cette même période le poisson se rapproche du
rivage pour se reproduire d'où l'intérêt de respecter le repos biologique du
poisson, faute de quoi, ce sera une véritable catastrophe dans un proche
avenir.