Les travailleurs
de ETRAM unité d'Oran sont entrés, depuis hier, en grève illimitée pour
dénoncer la détérioration de leurs conditions de travail. Le mot d'ordre est
donné, selon un syndicaliste de la société SETRAM, et les grévistes entre
contrôleurs, agents de sécurité, agents chargés de la vente des billets et
conducteurs de tramway, réclament la prise en charge de leurs doléances qui,
depuis deux ans, n'ont jamais été résolues. A l'origine de ce malaise, l'emploi
du temps chargé, dénoncé par le personnel. En effet, et selon nos
interlocuteurs, depuis deux ans, les grévistes travaillent 48 heures par
semaine au lieu de 40 heures légales, sans que les heures supplémentaires ne
soient rémunérées et prises en considération par la direction. Ceci n'a fait
qu'accentuer le courroux des travailleurs qui ont décidé d'aller au bout de
leurs revendications. « Nous ne sommes pas payés pour toutes les heures
supplémentaires que nous effectuons » clame-t-on. Notre interlocuteur précise
qu'un préavis de grève a été déjà déposé à l'inspection de travail. En appelant
les décideurs à se pencher sérieusement sur la question de l'emploi du temps,
les grévistes ont souligné également que parmi les causes à l'origine de cette
grève illimitée, le licenciement abusif décidé, hier, par la direction à
l'encontre de leur collègue, un agent de sécurité au sein de l'entreprise.
Celui-ci avait observé une grève de la faim de 12 jours pour dénoncer le
contrat de travail partiel imposé par la direction de Setram. Son cas devait au
moins être traité par la commission de discipline avant de recourir à cette
mesure arbitraire, souligne-t-on. Décidés à aller jusqu'au bout afin
d'améliorer leurs conditions de travail, les grévistes ont décidé d'effectuer
cependant un service minimum afin de ne pas pénaliser les voyageurs. Du côté de
la direction, on saura que ces perturbations dans le trafic sont dues à un
arrêt de travail collectif et illégal observé sans préavis de grève par une
partie du personnel. Le mois dernier, les agents de la sécurité de Setram
avaient organisé un sit-in de protestation devant le siège de la direction. Un
mouvement décidé, selon le partenaire social, suite à la décision de l'administration
de remplacer les contrats à durée déterminée (CDD) des agents de sécurité par
des contrats à durée indéterminée (CDI) mais à «temps partiel».