La célébration de
la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail 2015 a, cette
année, pour objectif commun de promouvoir la «culture de la sécurité». A Aïn
Témouchent, elle a donné lieu à une journée d'études sur la prévention des
risques professionnels en mer. Initiée par la chambre de pêche et d'aquaculture
d'Aïn Témouchent, la manifestation a eu pour scène l'amphithéâtre de l'école de
pêche (EFTPA) de Béni-Saf et à la baguette des médecins relevant de la DSP
d'Aïn Témouchent. Au programme, dix communications, toutes enseignantes les
unes comme les autres, et toutes mettant l'accent sur la prévention des
accidents du travail et maladies professionnelles. Sans être sélectif, nous
citerons : «Maladies et accidents du travail chez les gens de mer», présentée
par le Dr Bassoud; «Analyse d'un accident du travail en milieu maritime» (Dr
Chebab); «La prévention des accidents du travail et la sécurité des marins
pêcheurs» (Dr Sarhane) et «Accidents du travail : risque et prévention» (Dr
Hamouda). Sur un tableau commun, diriez-nous, les principaux risques
professionnels auxquels sont exposés les marins sont les risques liés à
l'activité physique, les chutes de plain-pied et ceux survenant en mer dus aux
conditions météorologiques. Les risques liés à la manutention mécanique sont
également cités en tête par les intervenants. Le document unique d'évaluation
des risques professionnels a été évoqué aussi et que nul doute la plupart des
bateaux de pêche ne s'en servent pas sinon ne connaissent même pas l'existence
ni encore l'avantage.
D'où la nécessité,
voire l'obligation, au marin-pêcheur de se soumettre aux visites médicales.
Sinon, tous les intervenants insisteront sur l'importance des visites
périodiques à l'ensemble des marins et aux moyens matériels destinés à leur
sécurité en mer. L'importance et la gravité de tous ces thèmes ont été
rappelées dans l'intervention du directeur de la chambre de pêche, M. Mohamed
Hamri, qui, dira-t-il : «L'enjeu est celui de la sécurité en mer et de la santé
de vies humaines, mais c'est aussi l'image de la profession. C'est pourquoi, il
est tout le temps souligné que le métier de marin-pêcheur présentait des
aspects positifs et pouvait demeurer attractif, à plus forte raison si les
conditions de sécurité et de santé sont améliorées». Ce qui n'a pas empêché le
président de la séance d'ouvrir les débats en rappelant que l'activité du
marin-pêcheur est considérée, par l'OMS, 18 fois plus dangereuse que celle du maçon,
déjà hautement risquée. La preuve, cette année, le Bureau international du
travail a publié un rapport «La sécurité en chiffres» montrant que 2,2 millions
de travailleurs dans le monde, dont 24.000 marins, meurent chaque année dans le
cadre de leur travail, à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie
professionnelle, soit 6.000 personnes par jour. Et pour atténuer certains de
ces risques, les gens de la mer sont formés régulièrement en matière de
prévention contre les accidents à l'EFTPA de Béni-Saf. Enfin, le tout nouveau
directeur de la pêche et des ressources halieutiques d'Aïn Témouchent, présent
dans la salle, interviendra pour apporter quelques informations sur l'actualité
du jour et aussi sur un projet en cours, l'apport d'un hélicoptère destiné pour
les sauvetages en mer. Il ne resterait que de «trouver» un site pour
l'hélisurface (ou zone d'atterrissage pour hélicoptère), dira-t-il.