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Les praticiens de la santé ont observé hier une journée de débrayage. Interrogé hier, Abdelmalek Boudiaf, le ministre de la santé, a indiqué en marge du séminaire national sur la sécurité des établissements de santé publique qui s'est déroulé à l'institut Pasteur à Alger que la grève en question «est illégale et c'est à la justice de trancher sur la question». Le ministre, «surpris par la grève», estime avoir suffisamment fait pour les praticiens de la santé en indiquant que «son ministère a pu régler des problèmes que le secteur cumulait depuis 25 ans». «Nous avons reçu 19 syndicats activant dans le secteur public de la santé et nous nous sommes penchés sur les questions qui se posaient pour les praticiens de la santé.» Il insinue que cette grève «obéit à des desseins politiques». «Je leur dirais que s'ils veulent faire de la politique qu'ils aillent le faire dans des partis mais pas en détournant la mission du syndicat qui reste limitée à la protection et la promotion des droits de ses adhérents». Cela dit, alors même que cette grève à la quelle a appelé le SNPSP a connu un taux de suivi «important, avoisinant les 76%» dans les structures de la santé où la grève a été observée, indique Lyès Merabet, président de ce syndicat, le ministère campe sur sa position et traite la grève de non événement, s'étonne le syndicaliste. Selon lui, les déclarations du ministre sont d' « une gravité et d'un sens d'irresponsabilité sans mesure». Il s'interroge comment à la veille de la célébration de la journée mondiale sur les droits syndicaux, un ministre de la république puisse s'attaquer à un syndicat qui a été, selon Merabet, à la hauteur de sa mission, et ce depuis sa création il y a 25 ans. Pour Merabet, le ministre se met déjà dans une position de surenchère qui ne fait que pourrir la situation. Le SNPSP revendique une uniformisation des statuts du pharmacien et dentiste ayant le titre de docteur, de promouvoir et de façon automatique les praticiens ayant 10 ans dans leurs postes au grade supérieur. Sans cela les praticiens de la santé boycotteront le concours. Le dossier relatif au statut particulier devra être rouvert à l'instar de ce qui se fait dans les autres secteurs. Enfin, le syndicat exige une participation à la commission de préparation des concours. Le SNPSP compte cependant maintenir la pression en se projetant déjà sur l'organisation d'une autre journée de protestation les 5 et 6 mai avec un rassemblement national devant le ministère de tutelle. |
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