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Crise de carburant : Les perturbations dues à des problèmes d'acheminement et de stockage

par R. N.

Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, a affirmé jeudi, au Conseil de la nation, que les perturbations enregistrées récemment dans la distribution du carburant ne sont pas dues à une pénurie, la production étant stable, mais à des problèmes de transport liés notamment à la mise en rade des tankers en raison des conditions climatiques et à des difficultés d'acheminement (transport routier).

Selon lui, le déficit des capacités actuelles de stockage de l'Entreprise nationale de distribution et de commercialisation des produits pétroliers (Naftal), qui ne couvrent qu'une semaine des besoins du marché national, a accentué cette situation. Le ministre a rappelé que des projets étaient actuellement en cours de réalisation pour porter les capacités de stockage à 30 jours à l'horizon 2020.

Par ailleurs, les quatre nouvelles raffineries qui seront réalisées à l'horizon 2018-2019 seront dotées de centres de stockage d'une capacité de 300 000 tonnes chacune, a-t-il ajouté. L'élargissement du réseau de pipeline, estimé actuellement à plus de 1 000 km, devrait quant à lui, se substituer au transport routier qui nécessite beaucoup de temps et qui mobilise des milliers de camions citernes pour sillonner le territoire national.

Le marché national a connu récemment des perturbations d'approvisionnement des stations de carburant dans certaines régions du pays suscitant une pression dans la majorité des stations sur fond de rumeur de pénurie, selon Naftal.

PERTURBATIONS PERSISTANTES

La situation de pénurie enregistrée il y a quelques semaines à Alger, et dans d'autres wilayas du pays, refait surface par moments. C'était le cas jeudi dernier au soir, même au-delà de 22h, où dans pratiquement toutes les stations d'essence de la capitale il y avait des chaînes pour l'approvisionnement. Certaines stations étaient à court d'essence sans plomb. «Vous en trouverez à la station Bab Echarq», affirme un agent de la station de Caroubier pour consoler un automobiliste qui venait de perdre plus de 20 minutes à attendre de faire le plein. «J'ai pensé, en venant ici, éviter la chaîne de la pompe dans le quartier «Sacré Cœur» au centre- ville d'Alger. Et voilà que je perds plus de 20 minutes pour qu'on me dise qu'il n'y a pas de super sans plomb et que je dois faire un immense détour pour en trouver», ronronne l'automobiliste qui se trouvait en famille.

Il est clair que la situation ne relève certainement pas de la rumeur, comme l'avait déclaré, il y a deux semaines, le PDG de Naftal, Saïd Akretche, pour expliquer les longues files d'attente des automobilistes devant les stations. Avant d'être corrigé par son ministre qui, lui, expliquait qu'il s'agit d'un problème de manque de capacités de stockage qui ne couvrent qu'une semaine. A cela, il faudra désormais ajouter les problèmes d'acheminement du carburant via le réseau routier. Le problème, c'est qu'à l'approche de l'été, et des grandes vacances, la situation risque de se compliquer davantage.