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Commerce : Les véhicules et le ciment soumis aux licences d'importation

par M. Aziza

Le dossier relatif à la réinstauration des licences d'importation sera soumis au parlement dans quelques jours.

Il ne s'agit pas de stopper les importations mais d'instaurer des règles protectionnistes en faveur de la production nationale et pour assurer de l'équilibre à notre balance commerciale.

Le ministre du Commerce, Amara Benyounès, a affirmé hier, lors d'une réunion avec le Patronat et l'UGTA pour promouvoir le produit algérien «consommons algérien », à la Safex, que les licences d'importation concerneront exclusivement les produits de consommation finale. Et de préciser, qu'il ne s'agissait pas du kiwi et des bananes, mais il s'agit des produits qui coûtent très chers à notre balance commerciale, comme les véhicules qui coûtent 5 milliards de dollars par an.

Mais, ce qui est surprenant dans l'importation des véhicules, selon le ministre , est le fait que les constructeurs étrangers imposent aux importateurs algériens de prendre un certain nombre de véhicules, dont certains ne se vendent même pas. Le ministre du commerce s'insurge et affirme que l'Algérie est devenue une véritable aire de stockage pour les véhicules importés dont des milliers sont invendus. D'où la nécessité, estime-t-il, de recadrer cette activité avec une licence d'importation, pour importer ce dont on a besoin seulement.

L'autre produit qui sera également concerné par les licences d'importation, selon, Benyounès, c'est le ciment. Le ministre affirme que nos besoins d'importation sont de 4 millions de tonnes de ciment par an et nos importations pour ce produit ne devront pas dépasser cette quantité. Il décortique en soulignant que nous produisons 18 millions de tonnes par an, nos besoins sont estimés à 22 millions de tonnes, donc les besoins d'importation sont de 4 millions de tonnes seulement.

Amara Benyounès affirme: «nous allons nous mettre en concertation avec le ministre de l'Industrie pour instaurer une licence d'importation pour le ciment».

Il soutient que l'introduction des licences d'importation va, à coup sûr, déranger certains lobbies et certains importateurs, mais semble-t-il, la guerre est annoncée contre ceux qui veulent mettre en péril l'économie algérienne. Il dira dans ce sens «qu'on va protéger coûte que coûte la production nationale», et de conclure «personne ne pourra nous détourner de cet objectif».

Le secrétaire général de l'Ugta, Sidi Saïd, a appelé, pour sa part, à la nécessité de discipliner le commerce et les importations et lutter contre l'Informel. Il a mis l'accent, lors de son intervention, sur la nécessité de reconstruire notre économie, «depuis 4 ans, on ne cesse de parler de la nécessité de réhabiliter le tissu de la production nationale, il faut donc aller vers le développement, notamment dans le secteur agroalimentaire et le textile», dira-t-il.

Et d'appeler les algériens à favoriser les produits algériens, en rappelant, encore une fois, que ses habits sont de marque locale; «j'ai acheté mon costume à 15 000 da, il est confectionné à Béjaïa, et une chemise de marque algérienne à 2 500 Da », dira Sidi Saïd.

Il a tenu à indiquer, en outre, que son organisation va soumettre des propositions à Benyounès pour la promotion et la consommation des produits algériens dans l'agroalimentaire et l?électroménager. Sidi Saïd a également souligné que le marché solidaire exposant exclusivement des produits nationaux, durant le Ramadhan, reviendra cette année. Et d'affirmer que ce souk sera généralisé, il sera installé à la centrale syndicale et à la Safex, ainsi qu'à travers des représentations à l'Est, l'Ouest et au Sud du pays.

Le représentant du FCE, Brahim Benabdessalam a indiqué quant à lui, que le premier concerné par les campagnes de sensibilisation et par les mesures pour la promotion des produits nationaux est le secteur privé. «85 % de la valeur ajoutée est assurée par le secteur privé» a-t-il souligné. Et d'ajouter que le FCE devait remettre des propositions au ministre du Commerce et au gouvernement, permettant de valoriser le produit «made in Algéria » et réduire la facture de l'importation, notamment des produits de consommation finale. Le FCE table sur une réduction de 10 milliards de dollars d'importations sur les 20 milliards de dollars, d'ici 2020. Il a également fait part d'un projet de création du label algérien, en s'inspirant des américains, français, anglais et de nos voisins tunisiens et marocains. Ce label sera baptisé «Origine Algérienne Garantie» qui permettra d'identifier les produits algériens là où ils seront. Il précise que le projet est encore à l'étude et il sera fin prêt le mois de juin prochain.

Pour rappel, le ministère du Commerce lancera, du 26 avril au 3 mai, une campagne de sensibilisation sous le thème «Consommons algérien» pour promouvoir la production nationale.